Les exploitations agricoles se mobilisent ce lundi, bloquant l’accès des usines de Bois Rouge et du Gol. Selon eux, le prix de la canne serait trop faible, les coûts trop élevés et ils ne rentreraient pas dans leurs frais.
La campagne sucrière est toujours en cours, mais plusieurs exploitants agricoles refusent de livrer leurs cannes ce lundi. Cette année, le taux de richesse de la canne est trop faible.
"Depuis le début de la campagne, la grande majorité des planteurs sont à deux voire trois fois points de richesse de la canne en moins, soit entre 10€ et 15€ de moins par tonne de cannes", explique Jean-François Sababady, président du mouvement des paysans solidaires de la Réunion.
En 30 ans, il n’a jamais vu ça, c’est inacceptable", clame t-il.
"Cette année, on a connu des pluies en début de campagne, ce qui joue sur la richesse, après, il peut y avoir d’autres facteurs comme le mode de coupe, c’est un ensemble climat et qualité du travail. Il est un peu tôt pour connaître le taux de richesse de la campagne, nous en sommes au début", précise de son côté Florent Thibault, directeur agricole de Tereos.
Selon les planteurs, entre l’augmentation du prix des engrais et celui du fret, le coût de la canne est trop élevé et ils ne rentrent plus dans leurs frais.
Ces derniers mettent en cause l’industriel :
"Comment livrer de la canne à Tereos, pour qu’en fin de campagne on devra lui rembourser ? C’est inconcevable ! Dans quel pays on voit ça ? On demande un fond spécial, pour qu’en fin de campagne, aucun planteur ne soit redevable à l’usine".
lls sont ainsi une trentaine devant l’usine de Bois Rouge Saint-André, une trentaine également devant l’usine du Gol à Saint-Louis, à manifester leur mécontentement :
"Quoi qu’il arrive, nous ne livreront plus les cannes à ce prix là !", affirme Jean-François Sababady.
De son côté, Tereos se justifie : "L’industriel, il achète du sucre. C’est à partir du sucre qu’il va acheter dans cette canne qu’il va pouvoir produire et vendre qu’il va pouvoir payer le planteur, donc c’est logique que le CTICS mesure cette richesse en sucre. Sur cette richesse, le planteur, c’est à peu près 50% de sa rémunération globale, le reste est à la tonne".
Les cas de remboursement de sommes en fin de campagne sont rares et correspondent à des avances versées par l’industriel, explique le directeur agricole de Tereos :
"Toutes les semaines, l’industriel fait une avance aux planteurs, sur ce qu’il sera payé réellement en fin de campagne en fonction de sa richesse finale. Quand un planteur dit qu’à la fin de la campagne il redoit à l’usine, c’est que sa canne n’a pas atteint la richesse prévue. Ce sont des mécanismes très peu fréquents. Les planteurs qui doivent à l’usine restent des exceptions".
Les planteurs réclament par ailleurs une réunion au plus vite avec la Région et le Département et appellent par ailleurs la FDSEA à rejoindre le mouvement.