C’est une campagne sucrière catastrophique cette année. Ce matin, les planteurs étaient réunis devant l’usine de Bois Rouge pour dénoncer le dysfonctionnement d’un laboratoire d’analyse.
Dans les champs le compte n’y est pas … ni la quantité ni la qualité ne sont au rendez-vous.
"Mon niveau de tonnage il y a une baisse car j’ai perdu par rapport à l’année dernière. J’avais fini à 1000 tonnes j’espère arrivé à 800 tonnes mais encore ça sera compliqué", témoigne Henriette Aritina, agricultrice à Bras-Panon.
L’une des explications avancées : le cyclone Belal a couché les cannes qui ne se sont jamais relevées.
Une problématique partagée par plusieurs agriculteurs et qui provoque l’inquiétude de la filière.
"On constate une perte significative des tonnages de l’ordre 30 voire même 50 % sur certaines zones donc c’est catastrophique à ce niveau mais aussi au niveau de la richesse qui n’est pas au rendez-vous en ce début de campagne", explique le Président des jeunes agriculteurs de la Réunion, Guillaume Sellier.
Une baisse de tonnage exacerbé par une dégradation de la richesse. Rassemblés à Bois rouge, les agriculteurs se plaignent des fermetures du centre d’analyse de la Pente Sassy. Selon eux, le transport jusqu’à l’usine affecte la teneur en sucre de la canne.
"On prend notre échantillon, on amène sur Bois Rouge, quelques fois c’est 2h, 3h. Le peu de cannes reste dans les sachets hermétiques ça perd en valeur ", ajoute Jean-François Sababady, planteur de cannes à Saint-André.
Et la perte est non négligeable : 1 à 2 points de richesse. Pour 1000 tonnes vendues, cela représente un manque à gagner de 10 000 euros.
Un début de saison de très mauvais augure … mais il faudra attendre le mois de décembre pour évaluer l’étendue des dégâts sur la filière.