À la veille de la campagne sucrière, qui nécessitera le travail de 3000 employés agricoles de juillet à décembre, la main d’oeuvre manque. C’est pourquoi les institutions de La Réunion ont mis en place des mesures pour encourager les travailleurs saisonniers.
Le COPIL, Comité de Pilotage Emploi agricole, regroupant les services de l’Etat, la Chambre d’Agriculture, les partenaires sociaux ainsi que les professionnels des filières s’étaient réunis cet après-midi à la préfecture.
L’obectif ? Soutenir la filière canne et répondre au problème du manque de main d’oeuvre à l’approche de la campagne sucrière.
Une des premières actions : rassurer. La peur de perdre des prestations sociales est souvent un des premiers freins mentionnés par les salariés potentiels.
"Des gens se disaient : mais si je reprends une activité dans ce domaine, je vais perdre mes droits aux allocations, et finalement le salaire que j’aurai à la fin du mois pourait être inférieur à ce que je gagnais auparavant", explique Michel Swieton, directeur de Pôle Emploi. "Donc il faut rassurer le demandeur sur le fait qu’il ne va pas être perdant."
Outre ce rappel, le COPIL met également en place 2 nouvelles mesures cette année. La première : la bourse à l’emploi agricole, qui permettra de mettre en relation de façon plus efficace demandeurs et offreurs d’emploi compatibles.
"La deuxième nouveauté c’est la création de groupements d’employeurs, pour l’insertion et la qualification des demandeurs d’emplois, c’est-à-dire qu’on va chercher les demandeurs qui sont les plus éloignés du marché de l’emploi et on leur donne une qualification pour leur permettre d’accéder au marché du travail", indique Jacques Billant, préfet de La Réunion.
Le secteur souhaite également séduire les jeunes, généralement peu attirés par le métier, pour tenter de faire chuter le taux de chômage dans cette tranche d’âge -qui avoisine les 40 %.
"Quand on cherche des gens qualifiés pour continuer à développer l’entreprise, c’est pas si facile que ça et finalement c’est un gros frein. Donc on se retrouve limités et c’est pas normal. Pour l’économie de La Réunion ce serait bénéfique que le secteur agricole se développe beaucoup plus", constate Bruno Robert, vice-président de la Chambre d’Agriculture.
Le premier bilan de ces nouvelles mesures mises en place cette année sera établi fin 2019.