La campagne sucrière va bientôt s’achever. Dans le Nord-Est, la fin est fixée au jeudi 15 décembre. Alors que la campagne 2022 va bientôt s’achever sur l’ensemble de l’île, un sentiment de déception règne. Il s’agit d’une campagne globalement décevante, les chiffres n’étant pas bons selon les syndicats. La Chambre d’Agriculture s’est exprimée ce samedi matin sur les perspectives de la filière.
Un million trois cent mille tonnes de cannes, c’est la bilan annoncé de la dernière campagne sucrière en 2021. Pour les planteurs, c’est l’une des pires années pour la canne. La faute aux nombreuses contraintes essuyées par la filière cette année, notamment les intempéries, la sécheresse, mais aussi les mouvements de contestations multiples. "On a démarré un peu en retard avec la convention, avec le nouveau protocole qu’ils ont voulu mettre en place en démarrage de campagne. Il y a aussi eu un débrayage des employés de l’usine qui a duré 2 semaines. Tout ça nous a mis en retard", déplore Dominique Gigan, le président de la FDSEA. Selon ce dernier, il y a un risque que la campagne de l’année prochaine soit désastreuse.
Suite au bras de fer engagé contre l’usinier à la veille du lancement de la campagne sucrière, les planteurs avaient obtenu une aide de quatorze millions d’euros afin d’aider les exploitations les plus nécessiteuses. Certains syndicats déplorent la répartition de ses aides. "L’idée était d’aider les plus petites et moyennes en danger. L’Europe permet des aménagements notamment par l’article 349, on est quand même une Région ultrapériphérique, et donc on peut adapter ce qu’il se passe en métropole au contexte local. Aujourd’hui, on ne comprend pas qu’on ne puisse pas le faire", indique Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER.
En octobre, trois syndicats claquent la porte du CTICS et la Chambre d’agriculture quitte également l’organisme paritaire. En soutien aux planteurs, la chambre verte estime que des décisions sont passées en force au sein du conseil d’administration du CTICS au détriment des planteurs. Afin de redresser la barre, Frédéric Vienne, le président de la Chambre verte, plaide auprès du ministère de l’Agriculture la reconnaissance de calamité agricole pour cette campagne 2022.
"On a fait la demande au ministère de l’Agriculture, au ministère de l’Outre-mer, notamment cette semaine à Paris. Je pense que ça devrait aller, maintenant faut voir comment cela va se passer dans les conditions. C’est plus que nécessaire que cette filière soit indemnisée suite aux problèmes climatiques qu’on a pu avoir cette année", affirme Olivier Fontaine, le secrétaire général de la Chambre d’Agriculture.
L’avenir de la canne est incertain à La Réunion. Des états généraux pour la filière pourraient voir le jour afin que les planteurs, les usiniers et les pouvoirs publics trouvent une solution à cette crise.