Un troisième câble sous-marin est installé à La Réunion pour améliorer le débit Internet sur notre île.
Le très attendu câble Métiss est en train d’être mis en place à La Réunion. Il s’agit du troisième dispositif de fibre optique mis en place pour desservir notre île.
Le nom du câble sous-marin est un acronyme : MElting poT Indianoceanic Submarine System (Metiss).
Après cinq années d’études, de choix des partenaires techniques, de reconnaissance des fonds marins et de fabrication du câble à Calais. Il a été chargé à bord du navire italien LE TELIRI en janvier. La crise du Coronavirus a retardé de quelques semaines son déploiement.
La partie terrestre à Madagascar a été déployée le 2 juin et à Maurice le 14 juin. La pose des derniers mètres jusqu’à la plage, en baie du Port, est réalisée aujourd’hui. Le bateau se rendra ensuite à Durban pour raccorder METISS aux côtes africaines.
La mise en service progressive est prévue à partir de septembre 2020, Il a une capacité de 24 Térabits pour deux paires de fibre optiques, le câble METISS est 24 fois plus puissant que les câbles actuels au départ de La Réunion.
L’avènement de ce nouveau câble était une nécessité stratégique partagée par l’ensemble des 6 acteurs du projet et l’enjeu est multiple :
- Sécurisation tout d’abord, avec la création de cette troisième autoroute internet vers l’Afrique, qui amoindrira les risques de coupure entre nos îles et l’Afrique
- Anticipation de l’obsolescence des câbles existants, notamment le câble SAFE dont l’exploitation est prévue pour s’arrêter aux alentours des années 2025-2027.
- Indépendance technique et financière enfin, avec ce consortium constitué d’opérateurs locaux, tous engagés sur leur territoire.
Pour les internautes réunionnais, METISS offrira également à terme des temps de réponse (« le « ping ») et de transit plus rapides, le temps de réponse depuis l’Afrique étant divisé par 4 par rapport à Paris. Avec le poids grandissant des « hub » internet de Johannesburg et Durban, il sera en effet possible d’ici quelques années de récupérer la plupart des données internet en Afrique du Sud, sur les gros serveurs Google, Microsoft, Facebook et autres, sans être obligé de remonter jusqu’à Paris.
Si l’idée d’un nouveau câble avait germé depuis un certain temps dans l’esprit de plusieurs industriels de la région, c’est le financement d’une étude de faisabilité par la Commission de l’Océan Indien (COI) en 2015 qui achève de réaliser cette ambition. Véritable projet d’envergure régionale, METISS est un câble de nouvelle génération, destiné à relier entre elles les îles soeurs, dans un mode OPEN ACCESS : c’est-à-dire que les opérateurs membres sont libres de connecter sans cout d’interconnexion (les fameux « cross connect ») les territoires voisins.
Intégralement financé par les membres du consortium, la fabrication du câble METISS a été confiée au leader français et mondial des câbles sous-marins, la société Alcatel Submarine Network (ASN), dans ses usines de Calais et de Londres. La pose du câble est quant à elle réalisée, sous le pilotage d’ASN, par la société italienne ELETTRA.
"C’est une satisfaction immense de voir aujourd’hui ce beau bébé de 3000 kilomètres mis à l’eau après tant de travail", se félicite Xavier Hermesse, président du consortium METISS.
"Je tiens à saluer la collaboration exemplaire entre les différents acteurs, qui, bien que concurrents, ont compris que l’union faisait la force dans ce type d’infrastructures stratégiques. Pour le développement économique et social de notre île, l’arrivée de METISS est un atout supplémentaire dans un monde toujours plus interconnecté et dépendant. Et l’importance vitale de nos réseaux très haut débit dans la crise que nous venons de traverser l’a parfaitement démontré."