Ce samedi 26 mars marque la journée nationale de mobilisation pour la lutte contre l’endométriose. Sur notre île, 500 femmes sont dépistées chaque année. Dans ce contexte, une conférence intitulée « Endométriose, diagnostic et prise en charge » s’est déroulée ce matin au cinéma Cristal, à Saint-Benoît.
L’endométriose touche environ 10% des femmes réunionnaises. La maladie, longtemps ignorée, est responsable de douleurs pelviennes invalidantes et aussi d’infertilité. La journée nationale de mobilisation a pour but de faire connaître la maladie, de sensibiliser la population et d’accompagner les femmes concernées.
À l’occasion de l’évènement Endomarche 2022, avec l’association Mon Endométriose Ma Souffrance (MEMS), une conférence a eu lieu ce samedi matin : « Endométriose, diagnostic et prise en charge. » Le professeur Von Theobald, gynécologue au CHU, est revenu sur l’évènement et sur la maladie en direct sur Antenne Réunion.
Le diagnostic pour savoir si l’on est atteinte d’endométriose peut se révéler être un parcours semé d’embûches. Huit années sont parfois nécessaires pour avoir des résultats. "Le diagnostic n’est pas simple à faire, que ce soit par l’imagerie ou l’examen clinique. On ne peut pas faire une célioscopie à tout le monde", fait savoir le professeur Von Theobald.
Toutefois, si le diagnostic est aussi lent, c’est également parce que la maladie est longtemps restée dans l’ombre. "Cette maladie n’était pas considérée comme telle. Jusqu’à présent, les femmes qui avaient des règles douloureuses étaient considérées comme hystériques, comme des simulatrices ou comme des chochottes. Elles n’étaient donc pas prises au sérieux et personne ne se donnait la peine d’explorer la raison de leur douleur", ajoute le professeur.
Heureusement, la situation s’améliore, d’où l’importance d’une journée de mobilisation pour lutter contre l’endométriose, mais aussi pour informer et sensibiliser.
Pour lutter contre l’endométriose, les femmes ont tout d’abord droit à un traitement contre les douleurs qu’elle engendre. Il existe également des traitements hormonaux qui visent à mettre fin à tout saignement afin de faire régresser la maladie.
Il existe aussi la solution de la chirurgie, selon le professeur Von Théobald. "Bien que présentant des risques, la chirurgie offre d’excellents résultats lorsqu’elle est faite par des opérateurs chevronnés, dans une équipe multidisciplinaire. Elle permet une guérison de 85% de l’endométriose", ajoute-t-il.
Ce samedi après-midi, la journée de mobilisation se poursuivra à la mairie de Saint-Denis, à 16 heures, où des photos seront exposées. Une conférence intitulée « Les coulisses de l’endométriose » sera également tenue par la docteure Eggermont, gynécologue.