Après des années de recherches conjointes entre l’Armeflhor et le Cirad, ces deux organismes ont réussi à créer une aubergine résistante au flétrissement bactérien, une maladie mondiale.
Le flétrissement bactérien est une maladie mondiale, bien connue des producteurs d’aubergines réunionnais. Présent dans le sol, il attaque les cultures et rend donc la production difficile. "On se retrouve avec des plantes qui vont entièrement flétrir quand finalement vous arrêtez l’irrigation. C’est catastrophique parce qu’on peut avoir des pertes de rendement totales", précise Cyril Jourda, chercheur en génétique génomique du Cirad.
De ce constat, les chercheurs du Cirad, l’organisme français de recherches agronomiques et l’Armeflhor, ont lancé un programme d’expérimentation depuis 2012 afin de trouver une solution en partant de deux variétés locales tels que les bringelles rondes et les bringelles saucisses. "On a effectué des autofécondations", indique Sylvain Lebon, technicien supérieur du Cirad. En effet, ce dernier a repéré une aubergine qui résiste au flétrissement bactérien et c’est pourquoi on la croise aux deux variétés locales. De ce croisement résulte une première génération d’hybrides qui possède un fragment de cette résistance. Des hybrides qui vont être croisés à nouveau. Le Cirad est arrivé à la 6e génération avec 180 lignées et 180 descendants différents, et cela uniquement avec les deux parents : la bringelle ronde et la bringelle saucisse.
Après plus de 10 ans d’expérimentation, les résultats sont concluants et les bringelles sont plus résistantes et pratiquement identiques à la variété de base. "On observe le calibre pour que le consommateur soit content de ce qu’on lui propose et que le producteur soit content aussi en termes de calibrage et de rendement", continue Sylvain Lebon.
L’inscription de ses semences au catalogue du Geves, le groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences, est la prochaine étape, pour une diffusion auprès des agriculteurs locaux d’ici deux à trois ans.