Hier, Brigitte Bardot a envoyé un courrier au Préfet de La Réunion, en dénonçant le problème de l’errance animale sur l’île. Dans ce courrier adressé au Préfet, Brigitte Bardot insulte les Réunionnais qu’elle qualifie "d’autochtones qui ont gardé leurs gênes de sauvages". Et elle évoque la "barbarie" des Réunionnais. Insultes et racisme, cette lettre provoque l’indignation. Suite à cette lettre injurieuse, le préfet de La Réunion a saisi le procureur de La République.
Hier, Brigitte Bardot a adressé une lettre ouverte au préfet de La Réunion dans laquelle elle qualifie, entre autres insultes, les Réunionnais "d’autochtones" ayant gardé leurs "gênes de sauvages". Cette lettre a provoqué l’indignation des Réunionnais. Insultes, racisme... Les réactions sont vives sur le département et bien au-delà.
Lettre injurieuse à l’égard des Réunionnais signée de la présidente de la Fondation Brigitte Bardot : le préfet saisit le procureur de la République
Le préfet de La Réunion a reçu le mardi 19 mars 2019 une lettre relative à la maltraitance animale signée de Brigitte Bardot et adressée par la fondation du même nom.
Cette lettre comporte des termes injurieux et racistes à l’égard des habitants de La Réunion.
Ces propos inacceptables sont fermement condamnés par le représentant de l’État.
"Cette lettre étant susceptible d’être constitutive d’un délit, le préfet de La Réunion a saisi ce matin le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Saint-Denis au titre de l’article 40 du code de procédure pénale".
Les élus de La Réunion condamnent l’"inhumanité" de Brigitte Bardot mais aussi son "indignité".
La ministre des Outre-mer a rapidement réagi après avoir pris connaissance de cette lettre dans laquelle les Réunionnais sont directement insultés.
"Si ce courrier est authentique, il appelle une réponse claire : le préfet de La Réunion déposera dès demain (mercredi 20 mars) une plainte à laquelle je m’associerai. Le racisme ordinaire n’a pas sa place dans le débat d’idées" a écrit Annick Girardin hier sur Twitter.
Si ce courrier est authentique, il appelle une réponse claire : le préfet de La Réunion déposera dès demain une plainte à laquelle je m’associerai. Le racisme ordinaire n’a pas sa place dans le débat d’idées.
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 19 mars 2019
"Monsieur le Préfet,
Je suis débordée, envahie par des lettres me dénonçant la barbarie que les réunionnais exercent sur les animaux !
C’est inadmissible et insupportable !
Cette île qu’ils appellent " l’île du diable " est la seule parmi tous les départements et territoires d’outre-mer français qui continue à se conduire aussi sauvagement avec les animaux.
Les touristes sont écoeurés et les associations débordées par le nombre d’animaux blessés, empoisonnés, cruellement amputés, ou ceux qui leur arrivent la bouche transpercée par des hameçons et qui ont réussi à s’enfuir !
Les chats ont disparu empoisonnés ou la fourrière, qui n’est qu’une entreprise de mort, les a tous euthanasiés et la plupart des chiens subissent le même sort.
C’est un véritable scandale que je ne vais pas me gêner à faire éclater dans le monde entier.
Ma Fondation vous a depuis longtemps envoyé des courriers dénonçant cette cruauté, et dernièrement une administratrice de ma Fondation est venue personnellement vous dénoncer cette multitude d’atrocités faites sur les pauvres animaux.
Les autochtones ont gardé leurs gênes de sauvages, mais les lois françaises sont faites pour être respectées et c’est votre fonction de les mettre en applications. L’article 521-1 du code pénal punit sévèrement la cruauté envers les animaux, aucune dérogation n’est prévue pour l’Ile de la Réunion.
Madame Eliane A. de Saint André, est une de mes amies, elle a 89 ans et tente désespérément de soigner et nourrir les quelques chiens faméliques, squelettiques, qui entourent son domicile. Elle me dit ne plus pouvoir y arriver car elle est menacée violement par son voisinage qui jonche en plus son jardin d’excréments !
Par contre vous autorisez les fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrandes à leurs Dieux et dont les abats jetés à la mer attirent les requins… d’où les attaques !
Tout ça a des reminiscences de cannibalisme des siècles passés et devraient être INTERDITES.
J’ai honte de cette île, de la sauvagerie qui y règne encore, des risques que prennent les êtres humains qui tentent au péril de leurs vies de sauver des chiens, des chats pris pour cible par une population dégénérée encore imprégnée des coutumes ancestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches.
Alors Monsieur le Préfet, bien que vous ne soyez qu’un fonctionnaire, faites preuve de courage, un titre ne sert à rien si ce n’est pour faire respecter la loi, appliquer les peines méritées et rendre à cette île démoniaque un peu de l’humanité qu’elle a perdue en la laissant livrée à toutes les exactions impunies qu’elle s’est autorisée à prendre à votre nez et à votre barbe sans aucune réaction de votre part."
Brigitte Bardot
Présidente
Depuis hier, les réactions se succèdent suite à la lettre de Brigitte Bardot.
Stéphane Fouassin - Maire de Salazie et Président de l’IRT (Ile de La Réunion Tourisme) - a rapidement réagi. Il condamne les propos de Brigitte Bardot.
Les propos de Brigitte bardot sont inadmissibles. Sont grand âge et sa pseudo notoriété ne peuvent pas excuser ses propos ni même une sénilité débutante. Je soutiens mr le préfet dans sa plainte et m’associe à sa démarche.
— Fouassin stephane (@FouassinS) 19 mars 2019
Les Réunionnais insultés par Brigitte Bardot : réactions des élus
L’association départementale Tamij Sangam est "profondément blessée par les injures et la haine envers les Réunionnais, dans les propos prêtés à Brigitte Bardot, dans sa lettre ouverte adressée au Préfet de La Réunion".
"Ce courrier propage la ’haine de l’autre’ et dévoile les sentiments les sentiments les plus vifs portés par l’auteur de cette missive" dénonce l’association Tamij Sangam.
Avant de poursuivre : "l’allusion aux rites de sacrifice d’animaux des hindous tamouls, démontre l’ignorance complète de cette pratique et le mépris de l’auteur à nos traditions. La cause de la défense des animaux est trop noble pour qu’elle soit portée par des personnes pleines de haine et d’hostilité envers notre population souvent montrée en exemple pour son vivre ensemble !".
"Les propos de Brigitte Bardot sont inadmissibles. La cause de l’errance animale est évidemment prise au sérieux et à bras le corps par les autorités qui en ont la responsabilité. Il n’est pas admissible que de tels propos émis par une militante de la cause animale soient tenus contre les Réunionnais. Ce n’est ni plus ni moins que des injures à caractère raciste. Je dénonce ces faits auprès de monsieur le Procureur de la République, prés du Tribunal de Grande Instance de Saint-Denis de la Réunion, et le saisis à cet effet " a annoncé Didier Robert, président de la Région Réunion.
Ce matin, une plainte a été déposée par Maitre Vardin, avocat du député Jean-Hugues Ratenon. Il s’agit d’une plainte avec constitution de partie civile déposée auprès du Procureur de la République contre les injures raciales de Brigitte Bardot envers les Réunionnais.