D’ici deux semaines, les bateaux vont affluer, l’activité va augmenter, avec un embouteillage en vue et la menace de rupture de stock impliquant une augmentation des prix. Le syndicat de l’union des entreprises de transport et de logistique tire la sonnette d’alarme. Le Grand port maritime assure pouvoir gérer le flux des marchandises.
Embouteillage au Grand port maritime, les conteneurs vides s’entassent. Le trafic en mer, déjà perturbé par la crise sanitaire essuie cette fois-ci les désagréments liés au Canal de Suez.
Pour Shenaz Zadvat Ghanty, gérante d’entreprise, l’importation de produits est grande ; il s’agit d’un véritable crash maritime.
"On a des retards sur les conteneurs. Aujourd’hui, pour trouver un conteneur, qu’il s’agisse de l’Europe ou de l’Asie, ça devient très compliqué car il y a une vraie pénurie de conteneurs dans le monde. Les délais de mer se rallongent de plusieurs semaines. Quand enfin le bateau arrive à La Réunion il y a des aussi des délais pour sortir les conteneurs du Port."
C’est ce dernier point que dénonce le syndicat Transport logistique de France (TLF) Réunion. Avec l’incident lié au Canal de Suez, d’ici deux semaines à La Réunion, l’arrivée de conteneurs pourrait, selon le syndicat, passer de 1 000 par semaine, à 4 000. Une saturation des quais qui pourrait se faire ressentir par tous les Réunionnais, comme l’avance Alexandre Rabusseau, vice-président de Transport logistique de France Réunion.
"Ce blocage est un cas exceptionnel, mais lié aussi au problème récurrent du Grand port maritime, on va avoir des ruptures de stocks dans les magasins, des produits avariés, des chaînes de production bloquées. On va avoir des pénuries alimentaires et peut-être même des augmentations de tarif."
Le Grand port maritime reconnaît l’intensification du trafic dans les semaines à venir, tout en modérant le propos.
"Nous restons dans des volumétries gérables par le port. Les acconiers qui opèrent les principales compagnies ont anticipé une partie de cet apport massif. On a profité des semaines avec moins d’import pour gérer des escales logistiques en vidant un certain nombre de conteneurs vides qui occupaient les terre-pleins", explique Éric Legrigeois, président du directoire du Grand port maritime de La Réunion.