La campagne sucrière est en passe de s’achever. Si aucune date n’est encore fixée, d’ici la mi-décembre, les tracteurs seront au garage. Premier bilan pour les planteurs : plus de cannes, mais moins de sucre qu’il y a un an. Pourront-ils tout couper et livrer avant la date butoir ?
René Viry exploite plusieurs hectares de cannes sur Saint-Pierre. D’ici un peu plus de 15 jours, les balances fermeront leurs portes, les usines aussi, la campagne touchera à sa fin. Mais pour lui, le travail est encore bien présent. Avec la difficulté de trouver de la main d’oeuvre, il lui reste encore beaucoup de cannes sur pied.
"Là aux alentours, néna encore 10 voyages à peu près. Mais avec mon frère, il reste encore une quinzaine à une vingtaine de voyages. Et mon neveu il y a peut-être 10 voyages aussi. Il faut couper vite mais on ne peut pas aller plus vite que la machine. Si i ferme le 15 nous finira pas."
Dans le département, la campagne est plutôt bien avancée par rapport aux prévisions. Dans le bassin Sud, l’objectif est à ce jour atteint à 78 %. Ce chiffre augmentera d’ici la mi-décembre. Mais le sud sauvage, Langevin et Saint-Philippe accusent du retard. En cause, la météo et le manque de main d’oeuvre.
"On n’a plus de main d’oeuvre, ce qui fait que l’on va garder les cannes sur pied. C’est la raison pour laquelle on demande pour la nouvelle convention qui va arriver très bientôt de revoir les formules de calcul concernant la mécanisation avec coupeuse péi", souhaite Jean Bernard Maratchia, président de la CGPER.
A l’échelle du département, il resterait encore une centaine de milliers de tonnes à couper dans chacun des deux bassins que compte notre île. De manière générale, 2019 est marquée par une augmentation du tonnage, mais une baisse de la richesse, si l’on compare à l’année 2018 jugée comme catastrophique par les planteurs.