Originaire de Mayotte, Abdou-Roihmane est arrivé à La Réunion il y a 3 ans. Contraint de quitter son île pour les études, le jeune homme de 20 ans s’est bien intégré. Il regrette cependant la stigmatisation dont est victime la communauté mahoraise sur l’île. Il témoigne pour LINFO.re.
Abdou-Roihamane est arrivé à La Réunion en 2019, pour suivre des études en communication. Passionné par l’écriture, il rêve d’épouser la fonction de journaliste plus tard. Le jeune homme est très actif dans le milieu associatif, il est membre du collectif Ré-MaA et fait partie du CRIJ Réunion. Ces activités extrascolaires lui permettent de s’intégrer et de surmonter sa timidité naturelle.
"Je participe à des espaces de débat, je fais de l’écriture de la poésie, j’ai d’ailleurs remporté un prix en 2018. Grâce à différentes associations, j’ai découvert la culture réunionnaise. Je l’adore, il y a un vivre ensemble qu’il faut préserver. Ce vivre ensemble est malheureusement terni par tous les commentaires sur les réseaux sociaux, un délinquant n’a pas d’origine", confie-t-il.
Si Abdou-Roihmane a été frappé par le vivre ensemble qui règne à La Réunion, depuis son arrivée, il déplore la stigmatisation dont sont victimes les communautés mahoraises, comoriennes et malgaches. "Beaucoup de Mahorais sont bien intégrés, mais on ne montre que ceux qui ne le sont pas. Quand je vois tous les commentaires haineux sur les réseaux sociaux, je me sens offensé insulté et rejetté, cela me fait peur", confie le jeune homme.
Il rajoute ensuite : "je suis Français, c’est injuste de juger les gens derrière son écran. Je travaille, je gagne ma vie, je ne suis pas venu ici pour toucher les aides de la CAF".
Très engagé socialement, Abdou-Roihmane avait adressé un courrier, resté lettre morte, à Jacques Billant, préfet de La Réunion. Il alertait le représentant de l’État sur la multiplication des violences. Le jeune homme regrette que les politiques ne s’intéressent à la situation que quand celle-ci dégénère.
Abdou-Roihmane souhaiterait qu’au lieu de se battre, les jeunes, quelle que soit leur origine, passent outre leur différence et se serrent les coudes.
Mathieu Saint-Omer