Le cyclone Batsirai passe au plus près des côtes réunionnaises ce jeudi à environ 200 km. Alors que l’alerte rouge a été décrétée jeudi matin jusqu’à nouvel ordre et que les pluies et vents s’abattent sur La Réunion, les agriculteurs souffrent de ces mauvaises conditions météo. Une hausse des prix et une pénurie de fruits et légumes sont à prévoir dans les prochains jours, indique Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture de La Réunion.
Le cyclone Batsirai se trouve actuellement à une distance d’environ 200 km de nos côtes. L’alerte rouge a été déclenchée ce mercredi 2 février à 19h, elle restera en vigueur toute la journée, selon le préfet, Jacques Billant. Les conditions météorologiques vont d’ailleurs continuer de se dégrader, au grand dam des agriculteurs de l’île qui subissent les contrecoups de ce cyclone de plein fouet.
La hausse des prix est anecdotique, fait savoir Frédéric Vienne. "En janvier, février ou mars de chaque année, il faut s’attendre à une hausse des prix. Ce qui me préoccupe, c’est la rareté du produit. C’est plutôt ça qui est inquiétant. La pénurie est plus inquiétante que les prix d’abord sur les agriculteurs puis sur les consommateurs qui devront changer leurs habitudes alimentaires et s’orienter sur des produits en conserve ou congelés", explique-t-il.
Avec les problématiques liées au COVID et le coût du fret sur les importations, les agriculteurs risquent d’avoir quelques semaines difficiles dans les jours qui viennent. "Beaucoup de cultures vont être impactées, notamment les cultures de plein champ mais aussi les cultures sous serre. Quand les cultures sont sans abri face aux vents et à la pluie, il y a une perte de revenus qui va être garantie", poursuit-il.
Il y a notamment beaucoup de pertes dans les bananeraies, indique Frédéric Vienne. "On pense aussi aux producteurs de mangues dans l’Ouest même si, à l’heure actuelle, ils ne sont pas encore impactés par le cyclone", lance-t-il.
Frédéric Vienne fait savoir que les agriculteurs sont actuellement "abattus". "Quand il y a des cyclones, on doit s’attendre à des dégâts, mais on ne travaille pas pour ça. On travaille pour qu’on puisse avoir des revenus et que la population soit approvisionnée en viande, légumes et fruits frais."
Il indique que le bilan final des pertes ne pourra être fait qu’à la levée de l’alerte rouge. "Il ne faut pas prendre le risque de se retrouver dehors aujourd’hui. Je le répète aux agriculteurs : mieux vaut enterrer deux animaux que d’aller à l’enterrement d’un agriculteur", conclut-il.