Bastien Payet est mort après avoir été roué de coups par plusieurs hommes à Reims. Le Réunionnais était connu dans le monde du Slam, il avait d’ailleurs raconté son amour pour son île.
Bastien Payet a été victime d’une agression mortelle dans la nuit du 8 au 9 mars à Reims. Agé de 23 ans, il est mort dimanche 10 mars au CHU de Reims, 24 heures après avoir été roué de coups de poing et de pieds dans la tête par un groupe de trois jeunes. Les suspects ont été mis en examen pour meurtre. Ce jeune homme était autant Rémois que Réunionnais. Pour ses proches : "Il était le soleil de La Réunion à Reims".
Bastien Payet tabassé à mort en pleine rue à Reims
Bastien Payet faisait partie de la scène slam rémoise. Il était notamment actif auprès de l’association les Ateliers slam de Reims.
ROUGE VIF,
Marqué au fer rouge, vif,
Dans mon coeur, dans ma peau,
Dans mon esprit, dans tous mes maux.
Les traces de mon Histoire, toutes ces douleurs un peu trop lourdes,
Comme cette distance qui nous sépare !
Un grand trait rouge, VIF.
Qui passe par l’Afrique, s’arrête pas loin d’Madagascar,
Traverse tous les océans, et se termine un peu trop loin.
De moi.
Où je n’croyais jamais aller, où je pensais que c’était mal,
Où j’aimerais maint’nant crever, Car j’aime trop ses foutues plages.
Ton île.
Celle que j’me suis appropriée, Papa,
Où mes ancêtres ont chanté,
Où mes enfants eux rêveront,
Où j’écrirai la mienne d’histoire, à l’encre
ROUGE, VIF.
Tristes tumultes des tourmentes,
Sur lesquelles j’ai bien trop pleuré,
Triste cimetière de mes souv’nirs,
Que j’connaissais pas.
En ont coulé le long d’mes joues,
Des larmes, des larmes.. Couleur rouge
SANG.
Qui coule dans mes veines,
C’est le tien. Celui d’là-bas,
Celui qui ne disparaît pas,
Sur lequel moi j’ai tant craché,
Celui qui m’a tant fait douter !
J’suis désolé.. Je n’pensais pas,
Que ce sang-là, était à moi.
J’ai renié mon frère, renié mon père,
Renié mon île et ses secrets !
Toutes ses cascades et ses montagnes,
Toutes ses senteurs et ses cultures,
Tous ces hommes biens qui tendent la main,
Sont persuadés qu’j’suis quelqu’un d’bien.
Une colère rouge,
VIVE.
De ne pas avoir su avant.
De pas avoir compris,
Que je suis à moitié d’là-bas,
Que tout le monde m’y attendait.
Que j’avais juste à tendre la main,
A qui voudrait la caresser.
Mais j’l’ai fermée,
J’l’ai pas tendue,
J’était manchot, un peu aveugle,
Des grandes oeillères masquaient mes paupières,
J’me croyais libre. Mais j’l’étais pas !
J’étais esclave de préjugés,
Des dires des gens qui ne t’aiment pas,
Toi mon île, que j’aime d’un rouge,
VIF.
Toi tu regorges tell’ment d’histoires,
Sur mon passé, que les Anciens,
Essaient de m’apprendre en Chansons,
Autour d’un feu, autour de rien.
Et moi j’ai rien à t’offrir,
Juste un peu d’rimes, et d’poésie !
Je m’en veux tellement,
Tu dois l’savoir,
J’étais un con, sans sentiments !
Le genre de con, qui tourne la tête,
Sur les belles choses qu’offre la Vie,
Tu t’dois d’savoir, que maintenant,
Je rattraperai l’temps perdu.
Notre avenir est plein d’espoir,
De couleur rouge…
Comme l’amour.
Que j’ai emmené dans mes bagages,
Le jour où j’suis venu te voir,
Je n’pouvais pas partager ça,
Avec personne.
Mon île ! Je t’ai découvert amoureux,
Avec Ma Dame, qui t’nait ma main.
Nous on t’a découvert à deux,
C’est le plus beau d’tous les présents !
Et mes amis t’ont rencontrée,
Et sont tombés amoureux de toi,
Toute ton Histoire, toute notre Histoire,
Est maintenant placée, sous un soleil,
de Couleur rouge,
FEU.
J’y ai redécouvert l’amour,
D’un père d’un frère, et d’une famille.
MON ILE…
LA REUNION, LÉ LA EN MWIN.