À la sortie de St-Pierre, le bassin 18 attire les passionnés de haute voltige, mais aussi un public plus jeune qui vient pour se reposer ou se balader dans ce cadre magnifique. Ceux qui viennent du secteur alentour et d’autres curieux, ne descendent pas toujours en contre bas. Du haut du pont, certains se lancent et sautent de 35 mètres dans l’eau cristalline. C’est à croire qu’une sirène les y aurait attirés… Cependant, la question se pose réellement : auraient-ils été poussés à sauter d’une manière ou d’une autre ? Les "défis entre jeunes" et la pression du groupe sont sur le banc des accusés.
Le 23 janvier 2021, un jeune s’était fracturé le tibia et le péroné en sautant depuis le pont. Il avait été hélitreuillé jusqu’au CHU de St-Denis.
Cet accident est loin d’être le seul qui s’est produit au bassin 18, un lieu très prisé dans le Sud…
Ce samedi encore, une vidéo a largement tourné sur les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme qui prend son élan et saute depuis le pont, sous les encouragements du public. En atterrissant dans l’eau, les cris se transforment en stupéfaction. La deuxième parti de la vidéo est très claire : le garçon a "fait un plat" et a du mal à sortir de l’eau.
Bien que le bassin soit assez profond pour sauter, la hauteur en elle-même représente déjà un véritable danger, sans compter les rochers aux bords. Pour rappel, l’eau doit se déplacer pour laisser passer le corps du plongeur. Or, la pression exercée par celui-ci dépend de sa vitesse, donc de la hauteur du plongeon. C’est très précisément ce que le magazine Science&Vie explique : "un plongeur sautant d’un rocher haut de 27 mètres (8 étages environ) pénètre dans l’eau à 85 km/h. À cette vitesse, faire un ’plat’ équivaudrait à une chute de 13 mètres sur une plaque de béton !" Chanceux donc, le jeune garçon s’en tire sans le secours des pompiers.
En regardant la vidéo de plus près, on en vient à se demander ce qui anime vraiment le jeune homme : Avait-il vraiment envie de sauter ? Pourquoi ses amis ne l’empêchent pas de le faire alors même qu’il risque de mal tomber ? Pourquoi, au contraire, les encouragements sont assourdissants ? Pourquoi ses amis décident de le filmer ?
En définitif, ni le contexte, ni la manière de sauter, ne ressemblent à ce qu’aurait fait un amateur. Ici, on a plus l’impression qu’il s’agissait d’un "défi entre amis" comme on peut en trouver lors de bizutage d’intégration. Quelqu’en soit la motivation, que l’on soit novice ou plus aguerri, prudence reste de mise au bassin 18.