Quand on lui dit "bassin-18", ses yeux brûlent d’un feu nouveau. Au fond, le jeune garçon n’a pas peur des risques physiques, du vide ou du caractère illégal d’un tel saut. Selon lui, le jeu en vaut la chandelle. Témoignage de Kévin*, qui planifie de venir spécialement à St-Pierre pour sauter du pont, à 32 mètres de hauteur.
Kévin* a 19 ans et parle souvent de se rendre à St-Pierre, dans le secteur de Grand Bois pour sauter au bassin-18. Dans son cercle d’amis, ils sont peu à vouloir le suivre. Lui-même ne se décrit pas comme un amateur, mais à la recherche "d’adrénaline".
Le jeune garçon semble être sûr de lui. Il a déclaré avoir déjà fait 3 grands sauts et : "savoir comment bien retomber". Son dernier saut ferait plus de 18 mètres de haut, un bon intermédiaire entre de petits sauts et celui de St-Pierre.
Quand on lui a demandé pourquoi il n’avait pas peur, Kévin* a simplement répondu qu’il aimait ça. Il a dit connaître les aléas : membres cassés ou pire… Le jeune homme le sait : si la position est mauvaise, la chute fait mal. Pourtant, il ne flanche pas, car c’est justement pour le risque et l’adrénaline qu’il rêve de sauter. Inconscience ou amour du danger ? Kévin* ne veut plus faire marche arrière…
Lorsque Kévin* part dans un nouvel endroit pour sauter, il a un sentiment de déjà-vu. Le jeune garçon nous confie avoir souvent vu des groupes d’amis se lancer des "défis". Il explique : "À chaque fois que j’étais en haut, il y avait des groupes de potes avec une personne un peu moins à l’aise que les autres […] Ses potes l’encouragent, mais au final, il y a quand même un peu la pression du groupe […] Il saute pour montrer à tout le monde qu’il peut le faire."
Lorsqu’on sait que deux semaines auparavant un jeune a fini au CHU de St-Denis avec deux fractures et que, ce samedi encore, un autre garçon est mal tombé, le constat dressé par Kévin fait froid dans le dos. Peu importe les motivations, que l’on soit novice ou plus aguerri, prudence reste de mise au bassin 18.