Antenne Réunion
L’examen mené sur le cadavre de la tortue repêchée ce week-end en Baie de Saint-Paul a révélé que l’animal a été mortellement touché par une hélice de bateau.
Le corps d’une tortue a été récupéré ce week-end à Saint-Paul. Les experts l’ont étudié à Kélonia et livrent leurs conclusions.
La nécropsie du jeune mâle (voir griffe et organe copulateur) de tortue verte récupéré samedi en Baie de St Paul a été réalisée ce matin à Kélonia.
La mort de la tortue a été provoquée par des fractures multiples au niveau de la carapace et des premières vertèbres de la carapace. L’importance de la lésion a permis aux nécrophages de consommer rapidement l’ensemble des organes mous de la cavité corporelle (foie, poumons, intestins, coeur,…). Seuls les tissus musculaires et adipeux n’ont pas été consommés. L’état des muscles montrent que la mort remonte à moins de 48h. L’épaisseur des tissus adipeux atteste d’un bon embonpoint. L’humérus, les échantillons de muscles et d’écailles ont été prélevés pour des analyses ultérieures.
La présence de Syringodium isoetifolium (phanérogame marine) dans la cavité buccale est le seul élément qui peut donner des informations sur le régime alimentaire de la tortue. Lors des épisodes de fortes houles, les tortues vertes sont observées se nourrissant en surface des phanérogames arrachées du lagon par la houle et qui sont entrainées par les courants de vidanges en pleine mer.
C’est possiblement durant cette phase d’alimentation en surface, que la tortue aurait été blessée par une hélice de bateau.
Les profils de la tête ne sont plus « lisibles » en raison des lésions dues au nécrophage. L’identification de la tortue n’est donc pas possible par ce biais.
Mais la carapace de la tortue présente 2 cicatrices sur l’arrière (entre les 2 dernières marginales, et au niveau de l’avant dernière marginale droite) qui pourront peut-être permettre de retrouver cette tortue dans les bases de données photos.
Rappel aux usagers de la mer : Les tortues marines sont régulièrement en surface ou sub-surface pour respirer, se réchauffer au soleil, mais aussi se nourrir ou lors des accouplements. Il est important de surveiller la mer sur la trajectoire du bateau, notamment lors des navigations à grande vitesse.