Depuis la semaine dernière, l’actualité internationale est marquée par la fin de la protection fédérale du droit à l’avortement aux États-Unis. Si la France n’est pas concernée par une telle régression, ce changement de loi remet sur la table le sujet de l’avortement. Morgane, une Réunionnaise de 25 ans, est concernée par le sujet. En effet, la jeune femme a dû subir un avortement en octobre 2019. Cette décision la marquera à vie, même si elle est persuadée d’avoir fait le bon choix.
Morgane est une jeune mère de 25 ans. En octobre 2019, alors qu’elle est sous contraception, elle apprend qu’elle est enceinte de 9 semaines. Celle qui s’était promis de ne jamais avoir recours à l’avortement se trouve au pied du mur. En effet, son aînée est âgée d’à peine 4 mois au moment de cette découverte : "Mon compagnon m’a proposé l’avortement, car pour lui c’était trop tôt pour un 2eme enfant. Même si je n’étais pas d’accord au début, j’ai dû reconsidérer ma décision après mûre réflexion en pensant au baby-blues subit après ma première grossesse", explique-t-elle.
Cette dernière raconte, non sans peine, l’accouchement qu’elle a dû subir à 9 semaines de grossesse : "J’ai eu un premier rendez-vous pour des médicaments visant à arrêter le coeur du bébé et puis un deuxième pour l’expulsion." Même si cela lui a fait "horriblement mal au coeur", elle affirme que c’était la meilleure décision qui s’offrait à elle.
La jeune mère explique qu’elle ne pouvait pas se permettre d’avoir un autre enfant et que c’était un choix consciencieux malgré la difficulté du geste : "Parfois, ce n’est pas par obligation qu’on le fait, mais par choix. Heureusement que cette méthode existe car si c’est pour avoir un bébé et l’abandonner par la suite parce que on se sent pas capable de s’en occuper ou de subvenir à ses besoin, cela n’en vaut pas la peine."
Selon le site du Service public, "Une femme enceinte, y compris mineure, qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut en demander l’interruption. La pratique de l’avortement est réglementée et plusieurs étapes doivent être respectées, avant et après l’intervention." En 2020, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) s’élevait à 222,000 en France. Ce nombre tend à baisser au fil des années selon l’OMS.