Au 1er janvier 2023, la population réunionnaise est estimée à 873 100 habitants, d’après une étude de l’INSEE. En 2022, à La Réunion, les décès augmentent nettement par rapport à 2019, avant la crise sanitaire et 6 410 personnes résidant sur l’île sont décédés, soit 1 350 de plus qu’en 2019.
L’INSEE a communiqué ce jeudi 9 novembre sur le bilan démographique 20222 et les premiers mois de l’année 2023 à La Réunion.
Après une hausse en 2021, le nombre de naissances diminue de nouveau en 2022 : 13 210 bébés de mères domiciliées sur l’île sont nés, soit 270 de moins qu’en 2021.La fécondité reste cependant stable, et nettement supérieure à celle de l’Hexagone.
Les informations communiquées par l’INSEE :
La population de La Réunion est estimée à 873 100 personnes au 1er janvier 2023 (figure 1). Entre 2013 et 2023, elle augmente de 0,4 % en moyenne par an, à un rythme supérieur à celui de la France métropolitaine (+0,3 %). La croissance de la population de l’île est cependant moindre que par le passé.
En effet, si le solde naturel, différence entre le nombre de naissances et de décès, porte toujours la croissance de la population réunionnaise, il diminue sensiblement depuis dix ans. En 2022, il atteint ainsi son niveau le plus faible depuis 1950 : le nombre de décès augmente, alors que les naissances repartent à la baisse. Quant au solde migratoire, différence entre les arrivées sur l’île et les départs, il est déficitaire depuis le milieu des années 2010.
En 2022, 6 410 personnes domiciliées à La Réunion sont décédées. Le nombre de décès augmente de façon importante par rapport aux années précédentes : +660 par rapport à 2021 et +1 350 par rapport à 2019. Chiffres clés La Réunion France métropolitaine 2019 2021 2022 2022 La Réunion est le département français où la hausse des décès entre 2019 et 2022 est la plus forte (+25 %). Dans l’Hexagone, les décès croissent de manière plus mesurée (+10 %). Dans les autres DOM, ils augmentent également mais moins qu’à La Réunion : de +16 % en Guyane à +23 % à Mayotte. C’est l’année précédente, soit entre 2019 et 2021, que la hausse des décès était la plus marquée dans les autres DOM.
La hausse importante du nombre de décès à La Réunion s’explique avant tout par la poursuite du vieillissement de la population : les baby-boomers des années 1950 arrivent depuis quelques années à des âges plus élevés où la mortalité est plus forte. De fait, les décès se situent maintenant à un niveau élevé en comparaison des décennies 1990 (3 400 décès par an en moyenne), 2000 (4 000 décès par an) et 2010 (4 500 décès par an).
En 2022, le contexte de la crise épidémique accentue le phénomène. En effet, la pandémie de la Covid-19 s’est poursuivie avec le variant Omicron. Très contagieux, il s’est propagé en fin d’année 2021 et en 2022, maintenant les décès à un niveau élevé en 2022. En particulier, les décès ont particulièrement augmenté au premier trimestre de l’année.
Comme au niveau national, la hausse de la mortalité touche davantage les populations les plus âgées. Entre 2019 et 2022, les décès de personnes âgées de 75 ans ou plus augmentent le plus fortement (+35 %, soit 960 décès de plus qu’en 2019). Cette tranche d’âge concentre 71 % de la hausse des décès observée à La Réunion sur cette période. Pour les 65-74 ans, la hausse des décès est moins forte (+28 %, soit 77 décès de plus). A contrario, comme au niveau national, le nombre de décès de personnes de moins de 50 ans est quasiment stable par rapport à 2019.
Par ailleurs, la mortalité infantile reste à un niveau élevé à La Réunion : 6,7 décès pour 1 000 enfants nés vivants, soit près de deux fois plus que dans l’Hexagone (3,7 ‰). Cela pourrait s’expliquer par des conditions socio-économiques moins favorables sur l’île, davantage de facteurs à risque pesant sur les grossesses, et une entrée plus tardive des femmes enceintes dans le parcours de santé prénatale.
En outre, la mortalité infantile ne baisse plus à La Réunion depuis le début des années 1990. Elle reste stable dans l’Hexagone depuis 2005. Elle est cependant un peu moins élevée à La Réunion que dans les autres DOM : 7,2 ‰ en Martinique, 8,2 ‰ en Guadeloupe et en Guyane et 8,9 ‰ à Mayotte.