Lors de sa venue à La Réunion, Francis Amand, délégué à la concurrence en Outre-mer avait annoncé contrôler les marges des entreprises et assurer un alignement des prix sur la métropole.
Ce jeudi, l’Autorité de la concurrence a remis son rapport sur le fonctionnement de la concurrence en Outre-mer à Annick Girardin.
Proposer des solutions concrètes pour faire baisser les prix pratiqués sur notre île en renforçant la concurrence, voilà quelle était la mission confiée.
"Je ne suis pas là pour faire un nouveau rapport qu’on laissera dormir, le gouvernement a décidé de passer en phase d’exécution", disait Francis Amand.
Selon les chiffres de l’INSEE en 2015, "le niveau général des prix à la consommation est plus élevé dans les départements d’Outre-mer qu’en France métropolitaine. Il est supérieur de 7,1 % à La Réunion."
On note aussi des écarts de prix entre territoires avec une différence de 10,6 % à La Réunion. "Les écarts de prix sont en grande partie imputables aux produits alimentaires." Rien que pour l’alimentation, on note un écart de prix de 28 % entre la métropole et La Réunion.
La Réunion connaît un fort déséquilibre commercial qui s’explique par les exportations, très inférieures au niveau national.
L’octroi de mer joue également un rôle dans ce déséquilibre. "L’octroi de mer est de nature à renchérir les prix à la consommation. Il pèse sur les gains de productivité, sur l’investissement et l’emploi."
C’est pour cela que l’Autorité de la concurrence estime que la question de renouveler l’octroi de mer et/ou de revisiter ses modalités constituera un choix déterminant dans la lutte contre la vie chère. Elle recommande même de réexaminer les taux applicables aux produits importés et de fixer un taux de 0 % pour les produits pour lesquels il n’existe pas d’équivalent dans la production locale.
Le marché de la vente au détail est dominé par des grandes enseignes nationales, qui s’appuient essentiellement sur des accords de franchise et assimilés. C’est aussi un marché qui se caractérise par un recours intensif aux promotions, et une faible implantation des produits de marque distributeur et premiers prix.
L’Autorité propose d’agir à différents niveaux du Bouclier qualité prix (BQP), notamment en mettant en avant une hiérarchisation des priorités du dispositif mais également renforcer la participation de l’ensemble des acteurs économiques. Cela pourrait aussi passer par une meilleure visibilité du BQP en mettant en place un comparateur de prix.
L’Autorité de la concurrence distingue les circuits courts, soit les produits importés directement, et les circuits longs, passant par des grossistes-importateurs. Le rôle de ces derniers est structurant dans le modèle de distribution ultramarin.
L’Autorité se réserve le droit de sanctionner tout comportement discriminatoire qui serait constitutif d’une entente ou d’un abus de position dominante.
À La Réunion comme dans les autres départements d’Outre-mer, la balance commerciale est structurellement déficitaire et dépend des importations.
La principale cause de ce déficit est l’étroitesse des marchés ultramarins qui empêche les producteurs locaux de réaliser des économies d’échelle.
L’Autorité recommande donc de poursuivre la structuration des filières et d’encourager la différenciation des produits locaux grâce à des signes de qualité.
Les DROM sont très en retard alors qu’en métropole le marché est en progression rapide.
Le rapporteur voit dans le commerce en ligne un moyen de faire jouer la concurrence et donc de faire baisser les prix. Les Réunionnais se disent an grande majorité prêts à acheter en ligne.