La ville du Port voudrait pouvoir réutiliser les eaux traitées par la station d’épuration pour arroser les espaces publics ou alimenter des industries. Un moyen de diminuer la pression sur les niveaux d’eau en cette période de sécheresse, et d’économiser de grandes quantités d’eau.
Chaque année, environ un million de m3 d’eau est déversé dans l’océan par la station d’épuration du Port. Le commune voudrait utiliser ces eaux pour arroser les espaces publics, soutenir les industries, et ainsi relâcher la pression sur l’eau potable. Une initiative bienvenue alors que La Réunion a soif : la saison est la deuxième plus sèche depuis 49 ans. Plusieurs communes ont d’ailleurs mis en place des restriction d’eau pendant la nuit.
Une initiative défendue par le maire du Port Olivier Hoarau depuis son élection en 2014, bloquée pour des raisons sanitaires, notamment par l’ARS, relate le Quotidien. "Utiliser de l’eau potable pour arroser un terrain de foot, c’est absurde", explique le maire à nos confrères.
En effet, la ville du Port est équipée depuis une dizaine d’année d’une station d’épuration. Elle traite chaque année un million de m3 d’eau, d’une "qualité de baignade", ensuite rejetée dans l’océan. Une importante quantité d’eau qui pourrait servir d’autres usages. Le Quotidien estime que 6 à 7 millions de m3 d’eau potable sont utilisés chaque année pour les usages communaux, notamment l’arrosage des espaces publics (rond-points, stades de foot, etc). L’eau réutilisée pourrait également servir à plusieurs industries. Son utilisation permettrait donc d’économiser d’importantes quantités d’eau.
Pour ce faire, il faudrait ajouter une étape au traitement de ces eaux usées afin d’assurer une qualité supérieure à celle de baignade. Il s’agit d’un système de purification et de filtrage ne laissant plus que des molécules d’eau.
Malgré cette étape supplémentaire, l’ARS s’est longtemps opposé à cette deuxième utilisation de l’eau usée. En 2017, un arrêté préfectoral a permis une réutilisation de ces eaux usées mais dans un cadre très restreint, proscrivant tout contact de l’eau avec les personnes. Une utilisation peu intéressante puisque cette réglementation des "5 mètres de sécurité" exclue 80% des espaces verts de la Ville, selon le maire du Port. Une opération qui ne serait pas rentable pour la commune puisque le coup de l’étape de traitement supplémentaire coûte 19 millions d’euros répartis entre l’Etat, l’Europe, la région, le commune.
Cette réutilisation de l’eau est un enjeu de taille pour la commune, dont les besoins en eau augmentent, notamment à cause de la construction de nombreux logements dans la commune.