Le Coronavirus a provoqué un confinement qui dure depuis plus de 45 jours maintenant. Cet isolement est parfois très mal vécu par les personnes fragiles. Devant l’explosion des pratiques addictives durant le confinement, les médecins addictologues alertent la population.
La lassitude du confinement se fait sentir à travers La Réunion. Si la population a hâte de pouvoir reprendre ses activités progressivement, le déconfinement va également permettre aux personnes fragiles de reprendre leurs suivis médicaux comme l’indique le Dr Davis Meté : “Les suivis se font dans les structures qui sont restées accessibles en quasi-totalité au moins en téléconsultation. Certaines d’entre elles ont réussi à maintenir leurs lits d’hospitalisation, comme nous à Bellepierre. Nous avons réussi à maintenir notre activité et c’est important.” C’est le cas des personnes aux pratiques addictives, qui pendant le confinement, sont enfermées face à leurs addictions.
Le chef du service d’addictologie au CHU de Bellepierre alerte sur les conséquences du confinement sur les habitudes néfastes : “Se retrouver confiné pour les personnes vulnérables pour aussi pour tout un chacun le risque d’être confronté à des pratiques qui peuvent être addictives. Consommer davantage d’alcool, avoir un usage excessif des écrans et des jeux vidéos, pratiquer des jeux d’argent en ligne. Ces pratiques peuvent prendre un tournant complètement excessif voir addictif. On a pendant cette période une recrudescence de ses problèmes, notamment pour les jeux en ligne, avec des personnes qui jouent sans limites avec des conséquences financières chez qui ca va susciter un mal être psychologique important.”
Le déconfinement a été annoncé par le Gouvernement, il commencera le 11 mai 2020. La population pourra sortir et reprendre au fur et à mesure ses activités. Certaines personnes cantonnées à domicile depuis plus d’un mois peuvent recourir à des pratiques addicitvespar ennui ou par anxiété : “L’ennui est un facteur important. On a des personnes qui ont du mal dans cette confrontation à eux-même, qui ne supportent pas l’enfermement. Mais aussi l’angoisse, l’inquiétude du lendemain. Cette situation a des conséquences financières dramatiques aussi.”
Le médecin souligne que parmi les addictions les plus présentes à La Réunion, l’addiction à l’alcool fait le plus de ravages notamment au sein des familles. Les violences intrafamiliales sont un sujet préoccupant en cette période de confinement : “Au moment où je vous parle, les structures d’accueil notamment pour les femmes victimes de violences sont au maximum de leurs capacités avec des situations dramatiques de souffrance pour ses personnes.”