En ce jeudi 2 septembre, le Préfet Jacques Billant s’adresse aux Réunionnais pour faire un point sur la crise sanitaire. Au programme, les restrictions sanitaires, l’assouplissement ou pas des mesures, le confinement...
Jacques Billant prend donc la parole ce jeudi, à l’issue d’une réunion de sécurité et de l’entretien hebdomadaire avec les 24 maires de l’île. Et ce, à quelques jours des échéances concernant le couvre-feu et le confinement.
Le Préfet est accompagné de Martine Ladoucette, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé de La Réunion et Chantal Manès-Bonnisseau, rectrice de la région académique de La Réunion.
"En réponse à une situation sanitaire encore trop fragile et face au risque de rebond épidémique, j’ai fait le choix le 26 août dernier de reconduire les mesures de freinage et de sécuriser, ainsi, la rentrée scolaire, sociale, économique. Ces 6 derniers jours auront permis de conforter la tendance baissière des indicateurs et de construire en lien avec les élus et les acteurs du territoire les scénarii possibles.
Nous avons aujourd’hui parcouru la moitié du chemin, passant d’un taux d’incidence de 350/ 100 000 habitants il y a 5 semaines à moins de 200/ 100000 aujourd’hui. Nous avons aujourd’hui parcouru la moitié du chemin, grâce aux efforts collectifs, grâce à la résilience de chacun. Nous avons aujourd’hui parcouru la moitié du chemin, mais l’autre moitié, celle qui nous mènera à un retour à une vie normale reste encore devant nous.
Les efforts consentis par chacune et chacun d’entre vous sont importants et commencent à porter leurs fruits c’est pourquoi, nous devons garder le cap, nous devons restez prudents. Si la courbe épidémique est en légère baisse, la pression hospitalière reste à un niveau élevé et la couverture vaccinale peine à dépasser les 60% de personnes vaccinées éligibles. Cela représente 340 000 personnes qui n’ont pas reçu de 2e dose ou de dose tout court."
"Actuellement c’est encore une personne symptomatique sur 5 qui contamine. Le nombre d’admission et de lit occupés nous situe au niveau atteint fin juin", explique Martine Ladoucette.
"Il est démontré, comme le rappelle le conseil scientifique, que les Réunionnais sont encore trop exposés aux formes sévères de la maladie et aux décès. On compte une proportion de personne en réa 50 % supérieur à celle de la métropole. Le nombre de décès ces 3 dernières semaines (15 par semaine) est aussi en progression.
La situation reste donc fragile et ne peut pas permettre une totale levée des mesures de freinage. Je propose donc une levée progressive et partielle de ces mesures.
Il reste encore des progrès à faire en matière de couverture vaccinale. À toutes les personnes non vaccinées qui sont indécises, soit opposées, on peut réaffirmer son attachement au respect des libertés individuelles mais on ne peut oublier le sens de l’art 4 de la DDHC selon lequel les libertés individuelles s’arrêtent là où comme la nuisance et la mise en danger d’autrui."
"Je veux également m’adresser à ceux qui souhaitent en savoir plus sur les effets secondaires. On ne peut se permettre d’évoquer publiquement tel ou tel évènement présumé grave ou circonstance tragique d’un décès, alors même que ces évènements n’ont pas été signalés aux autorités sanitaires. On ne peut pas nier la réalité des chiffres, que confirment chaque semaine les données, à savoir peu d’effets secondaires ou d’évènements indésirables graves, au regard des bénéfices de la vaccination. On ne peut pas non plus ne pas entendre la vaccinologue qui affirme qu’on a suffisamment de recul pour cerner l’ensemble des effets indésirables pour le court ou moyen terme.
On ne peut pas affirmer que la vaccination ne sert à rien face au variant Delta. Certes l’efficacité est moins élevée par rapport au risque de contamination mais cette protection demeure suffisante. Et le risque de contamination entre vaccinés est moins important. Plus il y aura vaccination, plus on pourra ralentir la circulation du virus.
Pour conclure, deux messages, la possibilité et nécessité pour certaines personnes de bénéficier de la 3e dose de vaccination. Cela n’est pas un constat d’échec mais la preuve que l’on connaît toujours mieux l’efficacité de la vaccination et que ce rappel s’avère nécessaire pour prolonger la durée de protection. Avec le ralentissement du nombre de primo-injections, l’objectif énoncé de rendre possible la vaccination de 80 à 90 % de la population éligible avant mi-novembre ne peut être atteint. Cependant on peut atteindre cet objectif au plus tard au début du mois de décembre.
Dernier message, l’ARS va continuer à poursuivre les opérations de vaccination. Dès ce week-end, les 9 centres seront ouverts avec et sans rendez-vous."
"3 semaines après la rentrée, voici un premier bilan. 221 000 élèves et 24 000 personnes ont repris le chemin de l’école, en présence. Une rentrée avec un protocole sanitaire connu (masque, lavage des mains, aération...). S’y ajoutent des campagnes de tests salivaires, des auto-tests et l’offre de vaccination.
L’impératif de garantir la santé des élèves et personnels guide en permanence notre action. Notre objectif est de permettre à tous les élèves d’avoir accès à une scolarité la plus normale possible", souligne Chantal Manès-Bonnisseau.
"Comme l’indique le bilan épidémique, le virus continue de circuler et cela se traduit dans les écoles, par la fermeture systématique de la classe dans laquelle un cas est déclaré. À l’heure, 81 classes font l’objet d’une fermeture. Dans les collèges, 102 élèves sont isolés et 67 dans les lycées On compte également 6 personnels positifs au Covid.
De nouveaux établissements sont volontaires pour ouvrir des centres de vaccination éphémères.
23 % des 12-17 ans ont un schéma vaccinal complet, 42 % pour les 18-24 ans.
Pour terminer je veux m’adresser aux élèves de BTS et de lycée professionnels, toutes les entreprises nous ont signalé que les élèves qui viendront en stage seront soumis aux même obligations de pass sanitaire. Il serait dommage de compromettre une année scolaire. J’appelle ces élèves à profiter immédiatement de ces offres de vaccination."
La prolongation des mesures a porté ces fruits. Nous avons donc pu passer le cap de la rentrée.
La situation sanitaire demeure donc fragile. Cette fragilité nous impose de mettre en place une stratégie de desserrement des mesures proportionnées et progressives dès lundi prochain afin d’éviter une nouvelle accélération de la circulation épidémique.
"La situation doit rester sous surveillance et nous devons continuer de la maîtriser.
Dès le 6 septembre, j’ai décidé de lever la mesure de confinement partiel et de repousser le couvre-feu à 21h en semaine, pour permettre une reprise progressive des activités.
Pour autant, les regroupements familiaux et festifs du week-end étant à l’origine de nombreux clusters, le confinement partiel dans un rayon de 10km et le couvre-feu à 19h seront maintenus le week-end.
Notre combat collectif contre l’épidémie est loin d’être terminé. Mais que de chemin parcouru depuis 1 an et demi ! Nous disposons aujourd’hui de protocoles, de vaccins, de dispositifs d’aide qui nous permettent de sécuriser nos activités, nos relations sociales et nos échanges professionnels.
Alors soyons fiers ! Fiers de nos entreprises qui ont su s’adapter à des contraintes réglementaires et déployer des protocoles sanitaires rigoureux. Fiers de nos concitoyens qui ont accepté de limiter leurs déplacements pour faire baisser la pression épidémique. Fiers de nos soignants qui sont mobilisés chaque jour dans nos établissements de santé. Fiers de nos enseignants qui veillent à l’éducation de tous dans un cadre sanitaire sécurisé. Et fiers de l’Etat, qui accompagne les entreprises, les salariés et chaque citoyen en nous offrant les moyens de nous protéger et de protéger nos proches. Loin d’être une atteinte aux libertés, le vaccination est désormais notre meilleure alliée pour sauver des vies, sauver de emplois et donner des perspectives à chacun d’entre nous."