Peu connu et encore mal aimé à La Réunion, l’art du déplacement ou parkour peine à se frayer une place reconnue dans le monde du sport. La discipline allie agilité, équilibre et développement musculaire à travers ses techniques de sauts, escalade, ou encore course. Pour faire connaître la pratique, l’association Gayar Freest’Île organisera une compétition le 18 février 2023.
Florian Bègue vit depuis peu de sa passion : l’art du déplacement, ou parkour aussi connu sous le nom de ses créateurs "Yamakasi". Une discipline qu’il a commencé depuis seize ans maintenant mais qui commence à peine à être reconnue.
Courir, sauter, grimper...le sport combine des mouvements divers. L’objectif est de franchir un parcours et d’arriver d’un point à un autre en adaptant sa course aux obstacles. "On a commencé sur le port de Saint-Pierre sous l’influence de du film Yamakasi. Ensuite, on a découvert la vraie discipline, c’est devenue une passion. Mais à l’époqque en 2006, il n’y avait pas encore d’avenir", raconte l’homme qui a fait de sa passion son métier après avoir travaillé la majeure partie de sa vie dans le BTP.
Traverser les ravines sur des rochers, grimper sur un arbre ou encore sur un mur, les tournures sont diverses. L’art du déplacement est donc loin d’être le simple fait de sauter d’un bâtiment à un autre. Pas très connu à La Réunion, le sport souffre toutefois d’une mauvaise réputation. "On essaie vraiment de changer la vision sur cette pratique et de montrer que ce sport existe vraiment. On a encore beaucoup de commentaires négatifs, certains nous voient un peu comme des voleurs", se désole Florian.
Pourtant, il l’assure, les objectifs de ce sport sont nobles : "Le but est le déplacement libre, avec rapidité et style mais surtout de découvrir l’environnement. Regarder autour de soi et développer un esprit créatif".
Et sur la connotation périlleuse que peut avoir le sport, Florian affirme :"On est pas fous. La recherche de l’adrénaline est commune à tous les sports extrême mais le but c’est vraiment de maîtriser des techniques de déplacement et de se préserver au maximum pour pouvoir reproduire ce même mouvement dans 10, 15 ou 20 ans. Ce n’est pas du tout l’art du spectacle. Le but ce n’est pas de faire de belles figures et de faire des saltos, ce n’est pas du tout la même chose que la gymnastique. Il faut bien faire cette différence".
L’association Gayar Freest’île à laquelle appartient Florian lutte pour faire connaître au plus grand nombre l’art du déplacement. Et surtout, de faire changer les mentalités vis-à-vis de la pratique.
Un travail qui porte progressivement ses fruits puisque ses cours sont suivis par plus de 100 adhérents. Diplômé en octobre 2022 pour pouvoir dispenser sa pratique, il entraîne des enfants et des adultes. "Il n’y a pas besoin de base pour pratiquer l’art du déplacement parce que tout le monde les a déjà. Les enfants apprennent à coordonner leurs mouvements et à faire ce qu’ils savent déjà faire c’est-à-dire bouger, courir, sauter et grimper mais sans se faire mal", détaille l’animateur sportif. Si pour le moment, Florian travaille dans un camion mobile rempli de matériel pour dispenser ses cours, il espère bientôt acquérir un local.
Autre étape pour la reconnaissance du sport : une compétition sera organisée le 18 février prochain à l’Etang du Gol à Saint-Louis. L’évènement organisée par l’association et soutenu par la ville saint-louisienne, sera ouverte aux enfants et aux adultes. Amateurs ou professionnels pourront participer aux deux activités de l’art du déplacement :
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 16 février 2023.
M.G