12 maires et 2 sénateurs réunionnais disent non a l’aventure autonomiste. D’après un communiqué du département, les émissaires en charge de la Mission sur l’évolution institutionnelle des Outre-mer ont assuré aux élus réunionnais que l’avenir des Outre-mer ne sera pas bâti selon un modèle unique.
Pierre Egéa et Frédéric Montlouis-Félicité, les deux émissaires nommés pour conduire une Mission sur l’évolution institutionnelle des Outre-mer, ont été accueilli sur le terirtoire par neuf des quatorze maires et sénateurs signataires de la tribune rejeatant "l’aventure autonomiste".
Le projet signé par la présidente de Région, Hugette Bellon n’est pas soutenu par 12 maires et 2 senateurs de l’île. "Nous voulons plus de France, plus de République, plus d’Europe" exprime Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie, signitaire de la tribune rejetant cette "aventure autonomiste" soutenue par la Région Réunion et d’autres parlementaires des Outre-mer.
Les émissaires ont affirmé "être à La Réunion pour tenter de répondre aux besoins locaux y compris par d’autres moyens qu’un changement de statut" d’après le comuniqué du département. "Nous attendons avec sérénité la poursuite de ces travaux" a exprimé Cyrille Melchior, président du département.
Quelques semaines après les parlementaires de la Mission d’information sur l’avenir institutionnel des outre-mer, Cyrille Melchior, Président du Conseil départemental, a reçu le jeudi 25 avril les deux personnalités nommées par le Président de la République pour conduire une Mission sur l’évolution institutionnelle des Outre-mer.
Pierre Egéa et Frédéric Montlouis-Félicité ont été accueillis à l’Hôtel de La Source en compagnie de neuf des quatorze maires et sénateurs signataires, avec Cyrille Melchior, d’une tribune rejetant catégoriquement l’aventure autonomiste souhaitée par les dirigeants des assemblées de la zone Antilles-Caraïbes, et reprise localement par la Région et quelques parlementaires. Une demande qui, malgré son absence de fondement dans la réalité sociale et politique réunionnaise, impose un débat entre les partisans de la continuité départementale et républicaine, et les adeptes d’une rupture avec le statut départemental. Les signataires de la tribune réunionnaise l’affirment sans ambiguïté, ils ont choisi leur camp.
Aux deux émissaires d’Emmanuel Macron, Cyrille Melchior a ainsi rappelé l’attachement profond de la population réunionnaise au statut départemental. Il a également souligné que si des évolutions sont souhaitables, elles sont parfaitement possibles dans le cadre institutionnel actuel. En témoignent la recentralisation du RSA, obtenue par le Département au regard des spécificités locales, ou l’autorisation d’importer des produits du BTP non estampillés « CE » qui chemine actuellement devant les autorités européennes et françaises.
Avec lui, André Thien-Ah-Koon, maire du Tampon, a pointé les vrais problèmes des Réunionnais : le pouvoir d’achat, la pauvreté, l’accession à la propriété. « Nous voulons rester dans le droit commun, continuait Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie. Nous voulons plus de France, plus de République, plus d’Europe. Il y a des gens qui nous entrainent sur des terrains mouvants. Ce sont des populistes. » « Certains essaient de nous faire croire que le pouvoir d’achat, le chômage de masse ou les difficultés de logement se régleront avec une évolution statutaire, c’est faux » poursuivait Olivier Rivière, premier magistrat de Saint-Philippe, quand Bachil Valy, son homologue de L’Entre-Deux, pointait le risque d’abimer le vivre-ensemble réunionnais en érigeant la question identitaire en boussole de la République.
« Nous attendons avec sérénité la poursuite de ces travaux » concluait Cyrille Melchior en remettant aux représentants du Président de la République un dossier contenant les propositions du Département pour clarifier les compétences de chacun et ouvrir des possibilités d’actions sans toucher au statut actuel de l’île. Parmi ces propositions, l’assouplissement de l’application de la loi Littoral dans les hauts de l’île, la revalorisation des petites retraites en Outre-mer, une différenciation dans l’application de la loi Plein emploi, la délégation administrative et financière d’une part des crédits de la Ligne budgétaire unique qui permet de financer l’amélioration de l’habitat diffus, le financement du grand âge, l’expérimentation d’un contrat de brigade « Biodiversité » ou encore la création d’un conseil des normes Outre-mer.
Pierre Egéa et Frédéric Montlouis-Félicité ont assuré les élus réunionnais que l’avenir des Outre-mer ne sera pas bâti selon un modèle unique. Ils ont également affirmé qu’ils sont à La Réunion pour tenter de répondre aux besoins locaux, y compris par d’autres moyens qu’un changement de statut.