Arnold Jaccoud, psychosociologue, s’exprime sur les détériorations des restaurants de plage à l’Hermitage et les violences verbales, insultes et discours identitaires qui en ont découlé sur place et sur la toile.
Arnold Jaccoud, psychosociologue, évoque les heurts à L’Hermitage et les discours identitaires qui en ont découlé sur les réseaux sociaux.
"Dès qu’une foule est réunie, on se sait jamais ce qu’il s’est passé."
"Cela reflète une situation générale de frustration, de mal-être qui ne peut qu’exploser à un moment donné ou un autre pour une raison ou une autre. C’est une illustration de ce qu’il se passe ailleurs et de ce qu’il peut toujours se passer. On ne peut pas traiter la chose uniquement de la façon administrative, judiciaire. Les autorités sont face à une difficulté."
"Il est important d’important d’aborder le thème de la frustration dans la société réunionnaise."
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"La violence est toujours une réponse à une frustration qui n’est pas traitée. On a probablement débordé. Il semble qu’il y a des débordements. L’alternative, c’est quoi ? Une stratégie volontaire pour provoquer ces actions ? Je ne sais pas."
"Je pense qu’il y a débordement parce qu’on ne maîtrise pas la frustration des gens."
"Il me semble qu’il y a 3 éléments qui émergent dans cet épisode : le conflit récurrent entre les créoles - les Réunionnais de souche - et tous les apports exogènes."
"Le sentiment de beaucoup est qu’ils ont un sentiment qu’ils ne sont plus chez eux - le syndrome du Goyave de France - c’est le sentiment de ce qui arrive de dehors prend la place des forces internes et qu’on privilégie ce qui vient de dehors."
"Il y a aussi la méfiance de l’autorité publique, on ne fait plus confiance ni à l’autorité politique ou administrative.
"En ce qui concerne l’occupation de la Terre, beaucoup estiment qu’ils sont face à des interdits qui se multiplient."
"Ce qui rappelle la crise requin, c’est le rapport de force entre des segments sociaux différents. Il faut essayer de comprendre les enjeux autours des restaurants : il y a des enjeux de pouvoirs, peut-être électoraux et économiques."
"Je pense qu’il y a des enjeux politiques, je ne sais pas s’il y a manipulation politique. Les enjeux de pouvoir et d’argent me semblent déterminants dans ce qu’il se passe actuellement."
