Un homme blessé par balles mercredi soir dans la ZUP du Port. Le geste soulève la question de l’insécurité dans le quartier. Les armes sont-elles plus nombreuses ou plus utilisées qu’avant ?
Des coups de feu ont retenti aux alentours de 19h30 hier et ont laissé un homme d’une trentaine d’années blessé au bras et à la jambe. Il s’agirait d’une querelle de longue date entre individus de quartiers rivaux d’après les témoins sur place.
Dans la ZUP (zone à urbaniser en priorité) du Port, la violence est quotidienne selon les habitants, excédés.
“Dans cette cité 99% des gens ont des armes, affirme un ami de la victime. On est obligé de vivre avec ça, il faut riposter et se défendre des autres”.
Mais Thierry Flahaut, secrétaire régional de l’unité AGP police force ouvrière n’est pas du même avis : “On peut être armé mais ça dépend de quoi. Tout le monde ne possède pas un fusil. Il y a de moins en moins d’armes parce que les services de police y travaillent. L’année dernière plus de 200 armes ont été détruites.”
Thierry Flahaut ne nie pas la présence d’armes : “Il y a toujours des armes en circulation, depuis 1991, date des événements du Chaudron où il y a eu un surarmement de la population.” Mais il explique que les munitions sont difficiles à trouver sur l’île. "Les coups de feu ne sont pas monnaie courante, même au Port.”
Sans trafic ni permis, les armes sont souvent des armes de famille : des fusils, carabines ou gomme-cognes qui inquiètent les mères de famille. L’une d’elles a peur pour son fils de 15 ans et souhaite déménager.
Les jeunes du Port ne sont peut-être pas tous armés de fusil, mais la bat de baseball serait l’objet sportif le plus vendu, malgré le manque de clubs de baseball à La Réunion.