La situation sanitaire continue de se dégrader à La Réunion, le taux d’incidence sur l’île est le plus élevé de France. Confronté au variant Omicron, le nombre de cas ne cesse d’augmenter. Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, apporte son regard sur cette flambée épidémique. Le pic épidémique semble proche selon le spécialiste.
La Réunion subit actuellement de plein fouet les effets du variant Omicron, 46 914 nouveaux cas ont été confirmés en une semaine, le taux d’incidence atteint 5 480/100 000 habitants, le plus élevé de France. Le pic épidémique semble proche avec de tels chiffres, le professeur Antoine Flahault, compare la situation actuelle avec celle du chikungunya en 2006.
"Avec le Chikungunya, il y a avait à peu près la même incidence. Il y a avait 45 000 cas par semaine rapportés. Aujourd’hui les chiffres sont supérieurs, mais la population réunionnaise a grandi. On pourrait être très proche du pic de contamination", explique l’épidémiologiste.
Personne n’est immunisé contre le virus. Avoir déjà été contaminé par le virus ou avoir été vacciné ne protège pas contre le Covid. "On peut être contaminé par la souche initiale, la souche alpha, delta, et puis ensuite par Omicron, donc on n’est pas protégé de la contamination. En revanche, on a accumulé des défenses contre les formes graves, si on a été contaminé par des souches précédentes, ou si on a été vacciné", explique Antoine Flahault.
Avoir été en contact avec une personne positive au Covid ne veut pas forcément dire qu’on est positif. "La réalité c’est qu’une grande partie de gens, 80 ou 70% des gens ne contaminent personne. En revanche une petite minorité peut contaminer beaucoup de monde. Dans un restaurant, il est possible de contaminer 25 personnes sans même les voir, si le lieu n’est pas bien ventilé".
L’épidémiologiste rappelle que malgré les conditions difficiles, les soignants savent comment protéger la population. Durant cette crise sanitaire, personne n’est épargné, tous les secteurs médicaux sont touchés de plein fouet.
"Les personnels soignants vivent en ce moment, un moment difficile. Tous les personnels soignants sont concernés, les médecins et infirmiers de villes, les pharmacies, les soins intensifs. Quand il y a une épidémie d’une telle importance, tout le monde trinque", conclut le professeur Antoine Flahault.