Anthony Lebon est en direct dans le 12h30 d’Antenne Réunion. Le président de la FRBTP réagit à la publication d’un cabinet qui a réalisé une étude sur le rôle des matériaux de construction dans le coût du logement social à La Réunion.
"L’étude ne confirme pas tout ce que l’on savait mais elle apporte des confirmations et des éclairages nouveaux. Notamment sur le logement social à La Réunion qui est pratiquement au même prix qu’en Métropole, parfois 10 % au-dessus", indique le président de la Fédération réunionnaise du BTP.
Le rôle des matériaux dans le coût du logement social
Pour répondre à la demande, 5 400 logements sociaux doivent sortir de terre par an jusqu’en 2035. Le principal problème ne serait pas selon lui de trouver du foncier disponible. "On a du foncier disponible, des opérations n’ont pas été lancées. La ligne budgétaire unique nous avons octroyé 20 millions d’euros et on les a perdu parce que nous n’avons pas mis en production les logements pour des questions de lancement de dossiers."
"Le problème est complexe mais il n’est pas du côté des entreprises ni des marges pratiquées. Il n’est pas non plus du côté des fournisseurs. Cette étude révèle le problème ne vient pas du coût des matériaux. Aujourd’hui on est quasiment en-dessous du prix de revient, à payer nos frais généraux. "
Aujourd’hui le cout d’un logement social est plus élevé qu’auparavant. Pour Anthony Lebon, cela est du "au coût et à la rareté du foncier, il y a des terrains en pente. Nous sommes sur des petits collectifs, l’économie d’échelle n’est pas forcément là. Nous avons aussi une grosse contrainte technique qu’est la RTA Dom avec des lots seconds œuvres plus chers et contraignants, etc. Nos entreprises construisent sur un pourcentage moins cher qu’à l’époque."
Comment expliquer que certains logements neufs deviennent vétustes très rapidement. Le président de la FRBTP donne des éléments d’explications.
"Les règles de construction peuvent ne pas être respectées ou il peut y avoir des incohérences entre le document technique unifié et la RTA Dom. Des éléments qui peuvent être en contradiction avec normes PMR, des problèmes d’inondation, d’isolation..
Des entreprises peuvent aussi être retenues à des prix anormalement bas. On pense que c’est une responsabilité de tous les acteurs. C’est même du civisme, de la citoyenneté que de refuser et d’identifier les entreprises qui vont répondre à des prix anormalement bas. Car ça coupe plus cher à la collectivité, à la population, à tout le monde."