Anneau gastrique, sleeve, bypass... De plus en plus de Réunionnais souffrant d’obésité ont recours à ces chirurgies afin de perdre du poids. Voici le témoignage de deux Réunionnaises sur LINFO.re.
Selon les chiffres de l’INSEE datant de 2019, 45 % des Réunionnais sont en surcharge pondérale, dont 28 % sont en surpoids et 16 % sont obèses. La proportion de personnes obèses est supérieure à celle de l’Hexagone qui se situe à 14%.
Constituant un problème majeur de santé publique dans l’île, de plus en plus de Réunionnais ont recours à des chirurgies bariatriques. C’est le cas de Nadine Lambert, membre de l’Association gastroplastie Halo Anneau, qui s’est fait poser un anneau gastrique en 2007 avant de subir une sleeve, une réduction de l’estomac, 7 ans plus tard.
"En 2007, l’anneau gastrique était l’alternative principale. À l’époque, je pesais 114 kg. J’avais des problèmes d’obésité qui me causaient des problèmes annexes de santé et comme je ne suis pas une adepte des régimes, c’était la solution qui m’avait été proposée à l’époque", explique celle qui habite à Sainte-Clotilde.
Au bout de quelques mois après la pose de l’anneau, après un choc émotionnel, elle n’est plus aussi assidue concernant son hygiène de vie. Elle arrive à perdre 28 kilos qu’elle va reprendre progressivement par la suite et revenir à 111 kilos. Sept ans plus tard, elle décide d’enlever l’anneau. "C’était plus une gêne. Ça ne me servait plus à grand-chose", explique-t-elle. Quelques mois plus tard, elle opte pour une sleeve, une réduction de l’estomac.
C’est un contrat moral. L’opération est un tremplin, un coup de pouce. Mais le travail le plus dur, il démarre au retour à la maison. C’est-à-dire avoir une hygiène alimentaire avec une pratique physique adaptée, poursuit-elle. Nadine pèse désormais 75 kilos, un poids avec lequel elle se sent bien.
Vanessa Fontaine, une Portoise de 37 ans, a pour sa part fait un bypass en 2015, un opération qui consiste à réduire la taille de l’estomac et diminuer l’assimilation des aliments par l’organisme. "À 30 ans, j’ai eu une très grosse remise en question sur mon mode de vie, comment je me voyais vivre avec mes enfants, ma mobilité tout simplement", relate la maman de quatre enfants.
Pesant 116 kilos pour 1m56, le bypass est pour elle la meilleure solution à prendre. "Après chaque effort, j’étais très fatiguée", poursuit la Portoise. Pesant aujourd’hui 65 kilos, le poids de Vanessa est stabilisé depuis 4 ans. Mais elle ne recommanderait personne à faire cette opération. "Je ne regrette pas, mais je ne pousserai personne à le faire. C’est une décision qu’on doit prendre pour soi-même."
"Aujourd’hui, même si je n’assimile plus ni graisse ni sucre, je n’assimile plus non plus les vitamines donc c’est une supplémentation à vie qui s’ensuit, et une fatigue écrasante. On doit vraiment prendre cette décision en connaissant tous les tenants et les aboutissants", conclut Vanessa.
Les opérations bariatriques sont remboursées par la Sécurité sociale, mais pas les dépassements d’honoraires. "Chaque chirurgien du privé fixe son tarif comme il le veut", explique Nadine Lambert. Toutefois, le chemin est long avant de passer sous le bistouri. Cardiologue, pneumologue, psychologue, psychiatre, anesthésiste, nutritionniste... Le chirurgien prend sa décision collectivement avec ces autres spécialistes.