Dès ce mercredi 1er juin, la réforme de l’assurance emprunteur entre en vigueur. Les anciens malades du cancer et de l’Hépatite C ne sont aujourd’hui, plus obligés de le signaler 5 ans après leur rémission, contre 10 ans auparavant. Elisabeth Techer, ancienne malade du cancer et membre de l’association Complètement FEMME - l’audace d’être entière après une mastectomie, témoigne.
Elisabeth est diagnostiquée et soignée d’un cancer du sein en 2013. Deux ans plus tard, la maladie revient. En plus de sa santé, l’impact de son mal affecte également ses projets personnels.
Voulant obtenir un emprunt immobilier, Elisabeth fut bloquée à cause de son cancer, comme elle l’explique : "En 2019, j’ai fait ma demande pour acheter un bien immobilier pour mes enfants et moi, et après 6 mois de négociation, il m’a été refusé, le fameux droit à l’oubli ne s’appliquait pas pour moi. J’ai été ajournée de 88 mois, ce qui me ramenait à 57 ans pour faire une demande de prêt", indique-t-elle.
Suite à cela, Elisabeth décide d’écrire un livret d’une vingtaine de pages réclamant une révision du droit à l’oubli, qu’elle adresse aux défenseurs des droits et au Président de La République. Ce mercredi 1er juin entre en vigueur la réforme de l’assurance emprunteur. Le droit à l’oubli passe donc de 10 à 5 ans.
Pour Elisabeth, c’est une belle avancée : "On a le droit de continuer de vivre après une maladie, confie la femme, je pense qu’on a un autre regard sur la vie, parce qu’on en prend soin un peu plus aujourd’hui", conclut Elisabeth.
Ses assouplissements faciliteront l’accès aux prêts immobiliers et professionnels à ces personnes : "Ça permet surtout aux clients la possibilité de faire jouer la concurrence, explique James Huet, trésorier du comité des assureurs Réunion Mayotte, ça permet une accessibilité à l’assurance emprunteur pour certaines personnes qui en étaient exclues". explique-t-il.
La réforme marque également la fin du questionnaire médical pour les prêts immobiliers inférieurs à 200 000 euros avec la condition de rembourser la somme avant les 60 ans de l’emprunteur.
Patrick Rivière.