Le Docteur David Mété, chef du service d’addictologie au CHU de la Réunion et président de FRAR, s’est indigné face aux publicités attrayantes d’une marque de rhum réunionnaise et à ses slogans qualifiés d’indécents. Le Syndicat des producteurs de rhum de La Réunion (SPRR) répond à ces accusations et défend la marque de rhum pointée du doigt.
Le SPRR tient à rappeler en premier lieu que toute publicité sur l’alcool est strictement encadrée par la loi du 10 janvier 1991, dite loi EVIN.
La publicité « Une île, un rhum, La Réunion en bouteille » de la marque de rhum Charrette respecte parfaitement les textes légaux et règlementaires. Sur chaque message publicitaire, les producteurs de rhum de La Réunion, parfaitement conscients de l’enjeu de santé publique que représente la lutte contre l’alcoolisme sur le territoire, ont toujours préconisé une consommation modérée et responsable.
Contrairement à ce qu’affirme le Dr Mété, la fiscalité du rhum sur le marché réunionnais n’est pas la moins élevée des Départements d’Outre-mer. Ainsi, le rhum blanc réunionnais est le plus taxé de tous les DOM. Quand une bouteille de rhum blanc à 50° est taxée à hauteur de 3,95€ à la Réunion, elle est taxée à hauteur de 2,75€ en Martinique ; à hauteur de 2,096€ en Guadeloupe, et à hauteur de 2,038€ en Guyane. A équivalence en quantité d’alcool pur contenu, un spiritueux supporte, en France, une taxation environ 60 fois supérieure à celle du vin et 5,6 fois supérieure à celle de la bière. Lorsqu’une bouteille de rhum vendue à La Réunion s’acquitte de 3,95€ de taxes, une bouteille de vin s’acquitte de 9 centimes en métropole. En mettant en place des fiscalités privilégiées pour le vin ou le rhum, le législateur avait pour but de soutenir l’agriculture française, que ce soit la filière viticole dans l’hexagone ou la filière canne sur notre île.
Nous ne pouvons plus laisser dire que le rhum Charrette est une « honte » pour la Réunion à cause d’une qualité prétendument médiocre. Le rhum Charrette, marque leader sur le marché local, est un assemblage des rhums produits par les principales distilleries de la Réunion. A ce titre, il respecte parfaitement le cahier des charges imposé par l’INAO dans le cadre de l’Indication Géographique sur le rhum traditionnel de sucrerie.
Comme le vin fait partie de l’identité bordelaise, le rhum fait partie de l’histoire de La Réunion. La filière fait vivre actuellement quelque 200 emplois directs, des femmes et des hommes qui s’emploient avec passion à élaborer des produits de qualité.
Enfin, les rhums et les arrangés réunionnais, qui connaissent un fort succès en métropole, sont le 3e produit le plus exporté de l’île (en volume), et sont régulièrement primés dans les plus prestigieux concours internationaux. Le rhum Charrette, qui fait partie des marques les plus vendues en métropole, a d’ailleurs remporté plusieurs médailles au Concours général agricole, tout comme les autres marques locales. Une fierté pour l’ensemble de la filière rhum de La Réunion.
Alcoolisme à La Réunion : le docteur MÉTÉ tire la sonnette d’alarme sur les campagnes de publicité