Du changement dans l’agriculture : instauré en 2006, le statut de conjointe collaboratrice devrait être supprimé en 2026, un statut qui permet jusqu’à présent la reconnaissance du travail des femmes agricultrices et qu’elles perçoivent une petite retraite. C’est le cas de Catherine depuis 18 ans. Le comité des agricultrices et la FDSEA montent au créneau.
Sur l’exploitation familiale, Catherine aide son compagnon depuis 22 ans. Avec la réforme de 2006, elle a pu obtenir le statut de conjointe collaboratrice, qui lui permet d’être reconnue pour son travail et de cotiser pour une petite retraite : "Je participe à ce qu’il fait, comme là ce matin on était en train de couper des bananes, moi j’enlève les bouts sur les bananes pour mettre en caisse".
Depuis 2022, les compagnes d’agriculteurs peuvent garder le statut de conjointe collaboratrice pendant 5 ans, mais ce statut disparaîtra le 1er janvier 2026, elles devront choisir un autre statut, soit celui d’associé soit celui de salarié, considéré comme plus protecteur. Cette nouvelle loi inquiète pourtant les femmes du milieu "C’est un problème et ça n’en est pas un en même temps, parce qu’on doit cotiser pour la retraite, mais ici à La Réunion on a de petites exploitations et le problème c’est qu’on doit tirer la même quantité qu’on doit déjà cotiser pour un agriculteur ou une agricultrice, puis repayer, et c’est ça qui fait peur" s’exclame Catherine.
Ces nouveaux statuts permettront aux agricultrices de recevoir un salaire, mais sur l’île les exploitations qui sont plus petites que dans l’hexagone pourraient avoir du mal à supporter deux revenus. Le comité des agricultrices critique cette réforme nationale car elle ne tient pas compte des spécificités locales "À La Réunion on a 1880 conjoints et conjointes collaboratrices qui seront concernés par ce problème. Ici on a des petites exploitations, donc il faudra à un moment réagir à ce sujet. On sait pertinemment qu’à La Réunion on a du mal à dégager un salaire, et là dégager un deuxième salaire ça va être compliqué pour les petites et moyennes exploitations réunionnaises."
Face à ce changement, les conjointes collaboratrices espèrent obtenir des dérogations pour les départements d’Outre-mer, ou à défaut un accompagnement permettant une période d’adaptation.