Adjhy, réunionnais de 22 ans, a fait son coming out à 17 ans : "On m’a insulté, j’ai beaucoup pleuré"

Adjhy Mouini est âgé de 22 ans et vit actuellement à Saint-Paul. "Depuis que je suis toute petite, j’ai su que je n’étais pas dans le bon corps mais il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. A l’âge de mes 5-6 ans je jouais beaucoup à la poupée, à la dînette. Puis à mes 10 ans, j’ai commencé à aimer la mode, le maquillage, les chaussures à talons, les couronnes, etc. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’avais beaucoup de questions qui restaient sans réponse"

Une fois au collège, il a eu du mal à s’adapter. Tous les garçons de sa classe le regardaient bizarrement, et se posaient beaucoup de questions : "pourquoi je marche avec beaucoup de filles, j’ai dû faire croire à tout le monde que je sortais avec une fille pour qu’on me laisser tranquille" ; Cela l’a poussé à déménager et à changer d’établissement. Mais cette situation restée toujours difficile pour lui. "On me traitait de nom bizarre, je recevais beaucoup d’insultes, de la part de beaucoup de garçons, je faisais genre que ça ne m’atteint pas, mais une fois arrivé chez moi, je courais dans ma chambre et je pleurais." 

Pour se redonner confiance, il a participé en 2019 à l’élection de Misteur Saint-Gilles. Et là, c’était un moment fort et important pour Adjhy M. : "On m’a demandé pourquoi je me suis présenté à cette élection ? J’ai répondu "Je voudrais montrer au jury au public et aux membres de ma famille que ce n’est pas parce que je ne suis pas comme tous les autres garçons que je ne peux pas avoir un titre et en tant que personne gay je suis fière d’être le premier à avoir participé". Après sa prise de parole, le public l’a alors applaudi, et il a remporté le prix de l’élégance, Mister Saint-Gilles, 2019. Après ça il y a eu le confinement, " j’ai commencé à être la personne que je suis aujourd’hui, c’est-à-dire Millah. J’ai commencé à m’habiller en fille, à mettre des perruques à me maquiller. Quand je sortais dans la rue, je restais toujours confiante, forte et sûre de moi. J’étais bien dans ma peau, c’est tout ce qui comptait pour moi. Aujourd’hui je peux dire que je suis épanoui, heureuse et confiante. Avec cette confiance-là j’ai pu faire mes démarches pour être transgenre pour devenir la femme que j’ai toujours voulu être et aujourd’hui je peux dire que je peux être fière de mon parcours, car personne ne le ferait si ce n’était pas moi".

Millah a également un message à faire passer aux personnes LGBT, "restez soi-même, vivez votre vie à fond, n’ayant peur de rien ni de personne, arrêtez de vous cacher, car ça ne sert à rien. Assumez-vous, car personne ne le fera à votre place et soyez heureux et heureuse."