22 ans après sa mort, un concert hommage au chanteur mauricien Kaya devait alors lieu dimanche au rond-point des Azalées au Tampon. Mais les forces de l’ordre sont intervenues afin de dissuader les personnes présentes. Les non-résidents du QG ont été priés de quitter les lieux. L’occasion pour Antenne Réunion de dresser le portrait des Zazaléens. Qui sont-ils et quelles sont leurs revendications ?
Ils sont de tous les combats : des manifestations contre l’abattage d’arbres à Casabona, au blocage de l’aéroport Roland Garros, jusqu’à la lutte contre le port du masque.
60 arbres à abattre pour construire une route : plusieurs collectifs bloquent le chantier
Depuis la crise des Gilets jaunes il y a deux ans, le QG des Zazalées multiplie les actions. Engagés contre le système, la communauté citoyenne veut retrouver une souveraineté en manifestant, mais aussi en créant un espace de débat citoyen et en établissant une manière de vivre plus autonome :
“Il y a le partage, le plaisir de faire à manger pour les autres, le plaisir de faire de la musique, de chanter. Le plaisir de partager les moments simples de la vie dont nous manquons souvent.”
Avec plus de 13 000 mentions “j’aime” et 20 000 abonnés sur leur page Facebook, le mouvement, très actif sur les réseaux sociaux, prend de l’ampleur. Aujourd’hui, le QG Zazalé ne se retrouve pas uniquement dans le mouvement des Gilets jaunes, mais dans un ensemble avec un ras-le-bol contre le gouvernement comme point de départ :
“Tout le monde dit que quelque chose ne va pas, et depuis très longtemps. Nou lé en crise, en crise humaine, en crise sociale, en crise écologique. Il y a un problème global.”
Sans leader et apolitique, l’objectif de cette communauté d’associations est de lutter contre ce qu’ils considèrent les injustices du système, quitte à en payer le prix au tribunal :
“On assume complètement. On considère que la première violence est la violence de l’État, qui perpétue toutes ces inégalités. On réagit face à cette violence.”
Entre les amendes et le procès de Manapany, par exemple, le QG Zazalé doit débourser près de 10 000 euros. Une cagnotte en ligne est ouverte pour récolter des fonds et financer d’autres personnes touchées par la répression policière et judiciaire.