Jusqu’à aujourd’hui on connait peu de choses sur le comportement, et les aspirations de la jeunesse mahoraise. Cette étude menée par Ipsos, permet désormais de mieux cerner cette tranche importante en nombre de la population à Mayotte. Les premières données recueillies montrent que les jeunes veulent participer au débat dans leur société. Ils ont surtout leur mot à dire sur la transformation de leur île en département. 8 jeunes sur 10 veulent un changement de statut.
L’étude exhaustive a été réalisée auprès de 370 jeunes âgés de 15 à 24 ans. Pendant deux mois, ils ont chacun répondu à un qcm (questionnaire à choix multiples) de 2000 questions.
C’est la première fois qu’il y a ainsi à disposition une photographie des styles de vie des jeunes Mahorais. Ipsos Océan indien a pu ainsi déterminer 5 socio styles :
-Les jouisseurs (23,7%)
Cette catégorie est à 95% formée d’hommes. Ils sont optimistes, quoi qu’il arrive. Ils mènent une vie très intense, sont avides de sexe et tolèrent la polygamie. Ils aspirent très tôt à l’indépendance.

Les hédonistes (7,1%)
Sont au 2/3 des jeunes femmes. Il s’agit de la catégorie la plus aisée des socio-styles. Les hédonistes sont clients de supermarchés. Ils sont optimistes pour l’avenir et heureux de dépenser leur argent. Egocentrés, ils sont demandeurs de nouveaux médias.

Les cocooneurs (28,1%)
Ce sont à 86% des filles qui ont fait des études supérieures. Elles ont dans leur grande majorité une culture télévisuelle et apprécient les romans à l’eau de rose. Ces jeunes femmes aspirent à la modernité, à plus d’autonomie et à plus de pouvoir pour la gent féminine au sein de la société.

Les raisonnables (22,8%)
En majorité des femmes. Les raisonnables sont issus de familles nombreuses, modestes voire pauvres. Elles acceptent facilement de se marier jeune et d’avoir des enfants précocement. Ces femmes sont les plus religieuses parmi la population des jeunes.

Les frustrés (18,5%)
Ce sont les jeunes qui sont le moins scolarisés. Ils sont en perpétuelle recherche de « petits boulots ». Ils sont en général très pessimistes sur leur avenir. Ils refusent l’expatriation.
On retrouve dans le rapport, les craintes, les espoirs, les préférences musicales, politiques, sociétales, les relations face aux politiques, à la religion, à la société, aux clandestins, aux médias, les envies d’achats, les études, les parents… Les résultats de l’étude sont parfois surprenants.
Globalement sur la question du futur, 74% des jeunes pensent qu’ils seront heureux demain, contre 46% aujourd’hui.