Secrétaire général Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly intervient en direct dans le 12h30 d’Antenne Réunion.
En visite actuellement à La Réunion, Jean-Claude Mailly réagit dans un premier temps à la perspective de création d’emplois liée à l’agrandissement du parc d’attractions de Disneyland Paris.
"Toutes les créations d’emplois sont les bienvenues. Reste à savoir la qualité de ces emplois : si ce seront des emplois à temps plein, des CDI ou des CDD à temps partiel."
À La Réunion, il y a des enjeux sociaux notamment pour les salariés de Profilage, une filiale d’Arcelor Mittal. 36 employés sur 86 pourraient perdre leur emploi. La loi El Khomri facilite les licenciements si une entreprise connaît une diminution de ses bénéfices.
"Les lois mises ces derniers temps ont facilité les licenciements. Il est plus facile aujourd’hui pour une entreprise de licencier aujourd’hui en cas de variation de son activité, y compris si elle réalise des bons résultats. Les salariés de La Réunion ont une piste de sortie possible avec la création d’une coopérative. Ils se sont battus sur un dossier pas facile. Dans les dernières ordonnances, il y a la possibilité de faire des ruptures conventionnelles collectives et ça ne se passe pas toujours très bien."
Autre dossier important suivi par Force ouvrière à la Réunion : la situation critique du Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion.
"Comme à La Réunion, il y a des problèmes dans tous les hôpitaux publics. Même les directeurs d’hôpital parlent d’injonction paradoxale. Comme le plus gros poste de l’hôpital c’est la masse salariale, la tentation est de réduire le nombre de contractuels et ne pas remplacer les départs en retraite. C’est le service public qui est mis en cause. Il faut que le gouvernement lâche du lest sur cette question. Nous suggérons que dès qu’un hôpital doit investir, au lieu d’aller sur les marchés financiers, une banque publique, type la Caisse de dépôts et consignations (CDC) leur prête à 0,5 %. Ça ne réglerait pas tout mais permettrait d’éviter des suppressions de postes."
Au mois de mars il y aura l’assemblée générale de FO. Jean-Claude Mailly quitte son poste de secrétaire qu’il occupe depuis 2004.
"Je ne regarde pas dans le rétroviseur, ce n’est pas une tournée d’adieu. C’est une deuxième vie qui commencera. La vie ne s’arrête pas parce qu’on n’est plus secrétaire général FO que j’aurai fait pendant 14 ans mais je reste FO."
"J’aurai préféré un développement plus fort de l’organisation. Il y a environ 500 000 adhérents au niveau national. On doit encore progresser. Force ouvrière c’est la liberté, y compris à l’intérieur, c’est parfois un 38 tonnes sans turbo."