Chef du service Hépatologie à l’hôpital Cochin de Paris, le professeur Stanislas Pol est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion.
Les professionnels de santé lancent une campagne de sensibilisation contre l’Hépatite C. Pour en parler, le professeur Stanislas Pol est sur le plateau d’Antenne Réunion.
Grâce à une nouvelle formule, 95 % des cas traités sont guéris. "Ce sont des traitements courts, très bien tolérés, qui justifient que l’on puisse détecter des patients infectés. Comme c’est une maladie majoritairement asymptomatique, il y a certaines situations de prédispositions où il faut faire ce dépistage."
Le chef du service Hépatologie à l’hôpital Cochin de Paris d’indiquer que la nouvelle formule n’est pas plus coûteuse que l’ancienne. "Il va avoir un établissement assez stable de tous les prix des nouveaux traitements. On arrive à la fin des traitements qui ont été développés et qui permettent de guérir tout le monde. Globalement, ça coûte moins cher de guérir les patients que d’avoir à traiter les complications. C’est vraiment une maladie générale qui nécessite dépistage et traitement."
À La Réunion, 2 000 personnes sont atteintes d’Hépatite C. L’objectif est de permettre de réduire ce nombre à 0. "2 000 sont malades, mais un tiers de ces personnes l’ignore. Pour les 2/3 des personnes dépistées infectées, on peut maintenant faire le traitement car on a l’information de leur infection. Le but est de trouver les autres patients qui sont fatigués, qui ont des petits signes pas forcément évocateurs et qui ne sont pas suivis par les spécialistes.
"Et leur proposer un dépistage quand ils ont eu des soins médicaux, chirurgicaux, des transfusions avant les années 90 quand ils ont eu des soins médicaux dans des pays où l’hémovigilance -la sécurité des soins notamment des transfusions sanguines - est faible. Dans tous ces cas-là c’est nécessaire de faire une recherche."
Le professeur de préciser : "L’OMS a prévu 2030 pour une réduction de 90 % dans le monde, ce qui est très ambitieux. Sur le territoire national, on peut très raisonnablement espérer que dans 5 à 10 ans, il n’y ait plus de sujets infectés si le dépistage et les traitements soient fait chez patients à plus haut risque : usagers de drogue, les prisonniers et les populations issus de la migration."