Cette édition 2018 de Miel Vert s’inscrit dans un climat plus que morose pour le miel péi. Les difficultés s’accumulent pour les apiculteurs réunionnais. Le varroa a été détecté début mai, il n’y a pas eu de floraison des letchis en 2017. Il est compliqué de trouver du miel, la situation ne va pas en s’arrangeant.
On trouve encore quelques bocaux de miel de letchis sur certains étals de Miel Vert, mais la pénurie est proche, très proche même. Quelques semaines tout au plus. En cause, l’absence de fleurs sur les letchis en fin d’année dernière. Le varroa détecté le 4 mai dernier est aussi à l’origine de certaines difficultés.
"Nou la point de miel, nou sa fé sans miel" ; "Nou sava rabattre a nou sur outre chose."
Entre mai et aujourd’hui, le varroa a infesté l’intégralité des ruchers réunionnais. Le climat est donc très morose pour les apiculteurs, qui doivent jongler entre deux problèmes. le miel de letchis devrait être de retour en fin de cette année s’il y a des fleurs, pour le varroa, c’est une autre affaire.
"Le varroa intervient sur l’abeille en ponctuant son sang, mais surtout en injectant des virus. Lorsque ces virus sont actifs et installés, on va vraiment voir les conséquences sur l’abeille, sur deux ou trois ans", indique François Payet, président du syndicat apicole de La Réunion.
Les spécialistes l’affirment. On devra vivre avec cet acarien à La Réunion, il est impossible de l’éliminer. Des traitement existent néanmoins et sont utilisés depuis début août afin de limiter les dégâts, notamment la mortalité des abeilles et la baisse de production de miel.
"L’idée c’est d’éliminer 95 à 100 % de la population de varroa dans les colonies. L’intérêt pour l’apiculteur c’est d’avoir des colonies saines, notamment pour les miellées. C’est le moment de traiter, pour préparer la miellée de baies roses", explique Olivier Esnault, vétérinaire au groupement de défense sanitaire de La Réunion.
Michel Tardieu, formateur en apiculture de poursuivre : "On a des solutions pour maintenir l’acarien. Les apiculteurs doivent être encore plus technique sur leur ruche, pour les conserver."
Selon ces professionnels de la santé de l’abeille, les traitements -dont certains sont bio- n’ont aucun impact sur la qualité du miel, et ne sont pas dangereux pour la santé humaine. La Réunion bénéficie de l’expérience de la Métropole, touchée par cet acarien depuis 1984 et qui a su mettre en place les traitements adéquats.