Les insecticides pourront-ils être bientôt remplacés par des plantes locales ? C’est le projet piloté par le CIRAD à Saint-Pierre. Il s’agit d’effectuer différents tests sur des plantes pour en extraire les molécules et les tester sur des mouches à fruits, très courantes dans l’ile…
Des plantes vertes locales pourraient-elles permettre d’éliminer les mouches à fruits dans un futur proche ?
Après trois ans de travail, le CIRAD de Saint-Pierre obtient des résultats satisfaisant qui semblent aller en ce sens. Les plantes en question sont sélectionnées et étudiées afin de pouvoir les produire en grande quantité sans toucher au milieu naturel.
"Ce sont des espèces qui sont quand même complexes. On ne connaît rien de certaines espèces en terme de capacité de production horticoles puisqu’elle sont directement issues du milieu naturel. Donc, tout reste à faire en général" explique Jacques Fillatre, responsable du Pôle horticole de l’Armeflhor.
Les molécules des plantes sont ensuite extraites de différentes manières afin de les transmettre à des chercheurs qui peuvent effectuer des expérimentations.
A ce jour, les tests sont nombreux. Ce matin dans le cadre d’un essai, les mouches à fruits ont été soumises à une dose importante d’huile essentielle. Au bout de quelques minutes, les mouches à fruits présentent des signes de fatigue, d’agitation, avant de mourir quelques instants plus tard. L’équipe de partenaires doit maintenant passer l’étape des contraintes administratives et réglementaires.
"Il y a une réglementation extrêmemnt contraignantes de la part de l’Union Européenne pour tout ce qui est utilisation d’extraits de plantes. On a des partenaires qui s’occupent de monter les dossiers mais cela peut prendre du temps" souligne Jean-Philippe Deguine, chercheur agroécologue et chef de projet au CIRAD.
Ce projet d’élimination des insectes par les plantes fait figure d’innovation à La Réunion, voir même au niveau national.
Si toutes les autorisations sont reçues, ce produit permettant une culture biologique pourrait être sur le marché d’ici 5 ans.