Des personnes envoyées en métropole alors qu’ils étaient enfants sont de retour à La Réunion pour rencontrer leurs familles. Parmi eux, Marlène, n’a pas réussi à reprendre contact avec ses proches. Jean-Lucien a repris contact avec des cousins mais cherche aussi à retrouver son père.
Plusieurs hommes et femmes originaires de La Réunion déplacés en métropole entre les années 60 et 80 sont aujourd’hui de retour. Ils sont à la recherche de leurs familles desquelles ils ont été arrachées.
Marlène Morin a quitté La Réunion il y a 52 ans quand elle en avait 15. "Je ressens un déchirement parce que je n’ai pas ma famille", déclare-t-elle à la sortie de l’aéroport. Elle a vu d’autres enfants de la Creuse dans l’avion avec elle retrouver leurs proches.
Elle ajoute : "Je sais que j’ai des nièces. J’ai une soeur qui est décédée et qu’une autre soeur vit ici."
La femme explique comment elle s’est retrouvée parmi les enfants de la Creuse : "On m’a proposé d’aller faire mes études en métropole. On m’a dit que je reviendrais tous les ans. Quand vous avez 15 ans, vous y croyez."
Marlène donne des précisions pour essayer de trouver ses proches : "J’habitais au Tampon dans une jolie maison créole. J’ai été à l’école et au collège. J’habitais Trois-Mares. J’y ai fait la primaire et après j’ai fait le collège du côté du Tampon."
Jean-Lucien Pierre-Marie Herry (nommé Jean-Lucien Aimé Monnier Delettre à sa naissance) est lui aussi un enfant de la Creuse. Il est heureux à l’âge de 47 ans de savoir qui il est et d’où il vient. Il est content d’avoir découvert son nom de naissance : "Le gouvernement de l’époque - en 73 lors de mon adoption - qui a fait que je perde mon identité."
Il détaille les raisons qui l’ont poussé à revenir à La Réunion : "Je suis revenu retrouver mon identité. J’ai retrouvé ma maman. J’ai 7 frères et soeurs que j’ai rencontré. Cela faisait 15 ans qu’ils me cherchaient. C’est pas la même vie que les autres. Ma famille ne m’a jamais oubliée. On vient reconstruire les choses."
L’homme a pris contact avec ses cousins mais cherche encore son père.
Une autre enfant de la Creuse est arrivée aujourd’hui à La Réunion pour un mois. Elle raconte les émotions à son arrivée : "Le sentiment qu’on peut avoir, on peut pas le décrire. Ce que j’ai pu voir, c’est qu’on a l’impression qu’on s’est toujours connues. J’ai pas un sentiment euphorique, je suis contente, je découvre. Je suis contente d’avoir quatre soeurs !"
Elle détaille comme elle a retrouvé sa famille : "J’ai demandé à ma tante biologique qui m’a donné le nom. J’ai cherché et je suis tombé sur une cousine. J’ai appelé mon père le lendemain. On a eu un recul, on prend du recul. Mon père biologique m’a reconnue et m’a dit que mes soeurs étaient au courant."
Si vous avez reconnu un de ces enfants de la Creuse, envoyer un mail à l’adresse suivante :