La leucose bovine est une maladie qui touche les élevages de bovins réunionnais. Le taux de prévalence est élevé à La Réunion mais il ne concerne pas tous les cheptels car certains en sont indemnes. L’île bénéficie également d’une adaptation de la réglementation. En Europe, la maladie a été éradiquée et à La Réunion, certains se demandent pourquoi on ne procède pas a un abattage massif. La DAAF préconise un travail sur le long terme, les risques pour la santé animale ou humaine étant absents.
Eleveur de bovins : c’est un métier mais aussi une passion pour Olivier Robert comme pour beaucoup de ses confrères. Ce professionnel est fier de présenter son cheptel de bêtes car il affirme qu’il a réussi en quelques années, à force d’efforts et de sacrifices, à éradiquer la leucose bovine. Aujourd’hui, il affirme que son troupeau est sain.
"Lorsque l’on a repris l’exploitation en 2004, il y avait une quinzaine de cas de leucose bovine. A l’époque, on a pris la décision de les éliminer au fur et à mesure, c’est ce que l’on a fait. Pas moins de 200 000 euros sont injectés chaque année pour mener à bien la campagne de prophylaxie pour nos adhérents " explique Olivier Robert.
Ainsi, les éleveurs entendent diminuer le nombre de bêtes atteintes.
Mais Daniel Bègue - président de l’association de défense des agriculteurs de La Réunion (Adefar) - ne partage ce constat. Selon lui, la leucose bovine doit être traitée rapidement et de la même manière que sur le continent européen.
"Je ne vois pas pourquoi on a une dérogation. On pourrait au moins éliminer les animaux positifs et racheter un animal sain" explique Daniel Bègue.
Selon les services de l’Etat : sur l’île, la leucose bovine n’a pas de conséquences sur la santé des animaux ni même sur celle des humains.
Par ailleurs, l’éradication de la maladie sur le territoire européen était nécessaire peu avant les années 2000 pour des raisons purement commerciales. Pour autant, des actions sont prises pour éliminer peu a peu la maladie localement.
Louise de Valicourt - chef du service alimentation à la DAAF - explique : "On va d’abord essayer d’avoir d’autres mesures comme la séparation des animaux positifs et négatifs (...). Et une réforme anticipée pour animaux qui risqueraient de contaminer les animaux qui sont détectés négatifs. C’est pour cela que l’on va reprendre - à partir de la campagne de prophylaxie de l’année prochaine - un dépistage sanguin annuel de tous les animaux de plus de 12 mois".
Pour tous les acteurs de la filière bovine et les services de l’Etat : l’objectif final reste d’éradiquer totalement cette maladie des cheptels réunionnais.
Ils affirment que cela est possible mais cela nécessite des moyens financiers importants, et surtout une mobilisation de l’ensemble des éleveurs bovins travaillant la viande et le lait.