Augmentation de la population oblige, les cimetières de La Réunion sont progressivement saturés. Dans le Nord, seul le cimetière de Bois Rouge peut accueillir de nouveaux défunts.
Andrée a fait le déplacement depuis Saint-Leu. Elle entretient les tombes de ses proches quelques jours avant la Toussaint. Des coups de pinceau sur une sépulture qui sera également sa dernière demeure, le moment venu.
"Ma fin’ dire avec tous mes enfants que là c’est ma place. Mi occup de ma demeure dès maintenant. Nou lété pas top d’zenfant, que ma soeur et moi, et li lé déjà dedan, et après sa sera moi. Tout le monde sait, quand zot sortiront de l’église quoi i faudra chanter, et c’est là que faudra mettr à moin."
Le cimetière de l’Est compte plus de 7 000 tombes. Depuis quelques années, il est saturé. Si le ou la défunt(e) n’a pas de place dans un caveau familial, il est impossible d’y reposer.
Sur le territoire de la Cinor, seul le cimetière de Bois Rouge peut accueillir de nouveaux défunts.
"Là pour le moment il reste encore de la place, je pense pour encore pour 500 places d’inhumation en tombe neuve. Ces inhumations sont destinés à des défunts décédés sur le territoire de la Cinor : Saint-Denis, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne", explique Bruno Reau, responsable du cimetière de Bois Rouge.
Reposer sur ce site est gratuit pour les 15 premières années. Si la famille du défunt souhaite conserver l’emplacement, il faut réserver pour 15 années supplémentaires. "Cela compte 570 euros. Les familles n’ont pas l’obligation de faire l’achat de façon immédiate, mais quand ils veulent. À ce moment-là ils montent un dossier d’achat se rapprochent du service pour effectuer cette acquisition", poursuit Bruno Reau.
Il est impossible de faire une réservation à l’avance. Le cimetière de Bois Rouge accueille environ 300 personnes décédées par an. Il devrait lui aussi être saturé courant 2019. Des négociations sont en cours avec le propriétaire du champ de canne voisin pour pouvoir l’agrandir.