Depuis 50 ans, les Chagossiens, déplacés de force par l’armée américaine dans les années 60 et 70, se battent pour rentrer chez eux. Olivier Bancoult, leader du groupe Réfugiés Chagos est arrivé à La Réunion ce mercredi 18 octobre.
Un demi-siècle de conflit entre la Grand-Bretagne et l’île Maurice qui revendiquent chacun leur souveraineté sur l’archipel des Chagos. Cela fait 50 ans que les Chagossiens veulent rentrer chez eux.
Olivier Bancoult, leader du groupe Réfugiés Chagos, est à La Réunion depuis ce mercredi. Il se remémore le jour où il a appris qu’il ne pouvait plus rentrer chez lui. "J’avais 4 ans, c’était un souvenir triste pour ma famille et moi. Cette inacceptable cette situation avec un gouvernement qui donne des exemples aux autres alors qu’eux-mêmes violent la loi."
"Très bientôt, l’île Maurice, avec nous, allons porter l’affaire devant la justice internationale à la Haye, pour juger cette manière de faire des autorités britanniques envers les Chagossiens."
"J’ai eu l’occasion d’y retourner en 2006 avec 100 Chagossiens, c’était un retour très émouvant. Ce n’est pas normal de ne pas avoir accès aux tombes de nos parents enterrés aux Chagos."
Georges Gauvin, président du Comité solidarité Chagos La Réunion, œuvre également pour que l’opinion réunionnaise soit sensibilisée à la situation des Chagossiens. L’association a été créée en 2010 pour deux objectifs : le premier est d’informer l’opinion publique réunionnaise sur ce qui a été fait aux Chagossiens. Le deuxième est d’aider les Chagossiens dans leur lutte quotidienne.
Les Chagos sont situés à 2 200 kilomètres au Nord-Est de La Réunion. L’histoire de l’archipel et notre île ont des liens communs, comme le rappelle le président du Comité solidarité Chagos La Réunion.
"Il y a des liens qui ont été établis à l’époque de la traite des esclaves et de l’esclavage. Des esclaves réunionnais sont allés aux Chagos, mais aussi des esclaves mauriciens pour travailler le coco. Pour nous ce sont des frères, et il ne faut pas laisser tomber un frère dans la difficulté."
"Ce qui m’a remué c’est que les gens comme les Anglais et les Américains croient qu’ils pouvaient brûler les animaux, retourner les tombes, et faire en sorte que l’on fasse table rase pendant deux siècles et demi des Chagossiens chez eux."
Mais Georges Gauvin reste confiant sur le dénouement de cette affaire, en citant un petit proverbe chagossien qui donne de l’espoir : "Un p’tit couteau lé capab de coup’ un gros citrouille."