Concernant la réforme du logement, l’Etat étudierait la possibilité de diminuer les aides personnalisées dans le logement social. En contre-partie, les bailleurs devraient diminuer d’autant le prix des loyers. Mais la décision est loin de faire l’unanimité chez ces derniers.
La baisse de l’aide personnalisée au logement (APL) n’est pas encore actée. Si la loi est appliquée, la somme d’argent attribuée au locataire par l’Etat pourrait baisser jusqu’à 50 à 60 euros par mois. Les bailleurs sociaux seraient à leur tour obligés de baisser le prix des loyers. Ces derniers parlent aujourd’hui d’un modèle économique qui pourrait s’effondrer.
"Si c’est 50 euros par mois, comme ce que j’ai entendu ce matin, ça représente 1,25 million d’euros par mois, soit un peu plus de 11 millions d’euros par an. C’est plus ce que nous investissons aujourd’hui pour entretenir le patrimoine existant", met en avant Olivier Bajard, directeur général de la SHLMR.
Avec ce système, il n’y aurait aucun impact financier pour les locataires du parc existant. Mais les loyers des parcs neufs en feront forcément les frais selon les bailleurs.
Pour l’Armos, l’association regroupant les 7 bailleurs sociaux de La Réunion, demander à ces derniers de baisser les loyers n’est pas une bonne solution. "Demander un effort de baisser les loyers, ça veut simplement dire que l’on doit changer les paramètres en amont sur le financement des opérations. Dans le contexte actuel, nous avons surtout besoin d’avoir de la visibilité sur les règles de financement qui vont s’appliquer jusqu’à 2025. Avec des paramètres qui vont permettre d’équilibrer les opérations, et de sortir les loyers les plus bas" estime Michel Oberlé, délégué de l’Armos océan Indien.
Cette baisse de revenus pour les constructeurs de logements sociaux aura également des conséquences sur les futures constructions.
"Le plan logement Outre-mer affichait déjà une ambition de 4 000 logements par an, on peine à en réaliser 2 200. Demain, ça sera encore plus compliqué. A La Réunion, on représente 30 % des commandes du Bâtiment et des travaux publics", complète Olivier Bajard.