Mahé de La Bourdonnais, Jean-Baptise Colbert, Marie Anne Thérèse Ombline Desbassayns... sont des monuments, des noms de rue ou des noms d’école. Et pourtant, ses personnages sont mal connus des Réunionnais. Ses noms sont liés a une page sombre de notre histoire, celle de l’esclavagisme.
Administrateur de la Compagnie française des Indes, et gouverneur général des Mascareignes au XVIIIe siècle, Mahé de La Bourdonnais est une figure historique, peu connue des Réunionnais.
"Je ne connais pas trop grand chose, je sais juste le square et le collège Labourdonais."
"Nous sommes allés voir sa statue à l’école. On faisait un peu l’Histoire de La Réunion avec le professeur en 5e. On a commencé à connaître ce personnage mais je ne le connais pas bien" ; "J’en ai entendu parler, mais je ne sais pas qui ils sont exactement."
Le 13 août 1742, Mahé de La Bourdonnais souhaite enrôler 400 personnes de couleur noire pour combattre et défendre les intérêts de la Compagnie des Indes, comme l’explique l’historien Philippe Bessiere. "Il a organisé la traite sur une grande échelle. Avant lui, c’était quelques navires qui venaient de l’Atlantique et qui venaient de temps en temps dans l’océan Indien. Mais avec Mahé de La Bourdonnais, la traite était plus systématique, à plus grande échelle."
Il a fait de Saint-Denis le chef-lieu de l’Ile Bourbon. En plus d’avoir une statue à son effigie au square Labourdonnais devant la préfecture, une rue et un collège porte le nom de cet amiral qui a contribué à l’expansion des colonies françaises.
"Nous avons célébré la France abolitionniste, et dans la foulée, on a fait croire que tous les esclavagistes de la période royale et de la période de la Compagnie des Indes ont réussi le développement et qu’on leur droit la modernisation, etc. Je pense que c’est une vision coloniale de l’Histoire, avec laquelle il faut rompre", poursuit l’historien.