Le dossier sur les enfants de la Creuse envoyés de La Réunion vers la Métropole entre 1963 et 1982 ne cesse de s’épaissir. Plus de 2 000 personnes ont déjà été identifiées comme enfants de la Creuse. Anne David, 49 ans, vient tout juste de découvrir ses origines réunionnaises et bénéficie du programme d’aide de retour à La Réunion. Elle est de retour pour la première fois dans l’île ce jeudi.
Anne David avait 16 mois quand elle a été adoptée par une famille de Bretagne, et envoyée en Métropole selon des informations de nos confrères du JIR. Elle faisait partie des mineurs déplacés entre 1963 et 1982 plus communément appelés les enfants de la Creuse.
Aujourd’hui, 49 années plus tard, elle découvre ses origines réunionnaises et pose les pieds à La Réunion pour la première depuis la fin des années 1960.
C’est grâce à un dispositif mis en place par l’ex-ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, que ce retour aux sources a pu s’effectuer.
Alors que plus de 2 000 personnes ont été identifiées en tant qu’enfants de la Creuse, Anne David n’est que la seconde personne à bénéficier de ce dispositif. Ce jeudi matin, elle pose les pieds sur l’île pour la première fois depuis des dizaines d’années.
Elle a été accueillie notamment par Jean-Philippe Jean-Marie, président de l’association Rasinn Anler et enfant de la Creuse.
Anne David bénéficie du programme mis en place par le ministère des Outre-mer. Ce dernier s’est engagé à travers deux conventions à accompagner juridiquement et administrativement les ex-mineurs ayant fait le choix de reconstituer leur histoire personnelle sur place à La Réunion.
En effet, entre 1963 et 1982 plus de 2 000 enfants réunionnais ont été envoyés par l’État dans 65 départements de l’Hexagone. Cela dans le but de repeupler ces départements victimes d’un important exode rural.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes apprennent leurs origines réunionnaises et effectuent une demande afin de pouvoir bénéficier de ce dispositif du ministère des outre-mer.
Ces conventions ont été signées avec l’Union départementale des associations familiales de La Réunion (UDAF) et la Fédération nationale d’aide aux victimes et de médiation (INAVEM). Elles prévoient d’accorder tous les 3 ans aux ex-mineurs le bénéfice d’un voyage aller-retour de la métropole à La Réunion.
L’hébergement et la restauration sur place accompagnés d’une prise en charge psychologique des victimes et de leurs proches par le biais d’une plateforme téléphonique font aussi partie de ces conventions.
Anne David est donc la deuxième de ces bénéficiaires à fouler le sol de La Réunion.