Dans le cadre de la 17e Journée nationale de réflexion sur le don d’organe, de la greffe et de reconnaissance aux donneurs, c’est l’occasion pour les médecins de faire une campagne de sensibilisation auprès des Réunionnais.
Les professionnels de la santé ainsi que certains patients profitent de la 17e journée nationale de réflexion sur le don d’organes, de la greffe et de la reconnaissance aux donneurs, pour tenter de sensibiliser la population de La Réunion.
Pierre Genevey, médecin de coordination du prélèvement d’organes et de tissus au CHU Sud expliquait ce matin que plus de 50 % de la population ne parle pas du don d’organes dans leur famille.
Cette absence de communication à propos du don d’organes pousse les familles à refuser le don dans l’incertitude de la décision du défunt.
Beaucoup s’inquiètent aussi de ce que les médecins pourraient faire du corps de la personne qui aurait fait don de ses organes.
Le docteur explique que les médecins sont aussi là pour rassurer la famille du donneur. "Nous sommes là pour rassurer et dire que l’intérêt du corps sera respecté et que la loi nous l’impose", raconte Pierre Genevey.
Cette sensibilisation est aussi extrêmement nécessaire à La Réunion puisque aujourd’hui 360 personnes sont en attente de don sur l’île. Il faut également savoir qu’à La Réunion, l’attente est deux fois plus longue qu’en métropole.
Une action de sensibilisation était organisée dans le hall de la clinique du Tampon. Les Réunionnais ont pu bénéficier ainsi d’informations sur le fonctionnement et l’intérêt de faire connaître à leurs proches sa volonté, et ce en cas de mort cérébrale. Les proches pourront ainsi permettre le prélèvement d’un rein.
Pour Catherine, donneuse d’organes, plus besoin d’être sensibilisée, depuis 2005, la mère de famille a effectué toutes les démarches et se déplace toujours avec ses 3 cartes de donneur.
"J’ai toujours été pour, au cas où si je meurs prématurément, tant que mes organes fonctionnent. Autant en faire profiter quelqu’un d’autre."
Pour les professionnels, la sensibilisation du public reste importante, d’autant que la loi a évolué depuis le 1er janvier 2017.
"Si on ne s’est pas prononcé contre lors de son vivant, cela veut dire qu’on est pour le don d’organes. Et, bien souvent, les proches ne savent pas. En général, les gens n’en parlent pas en famille, c’est plutôt tabou. Il ne faut pas oublier qu’au bout de la chaîne, c’est pour sauver des vies et améliorer leur qualité de vie", explique Cataline Rivière, infirmière de coordination du prélèvement d’organes et de tissus au CHU Sud.
Alors que les années précédentes, 25 à 30 greffes étaient pratiquées, cette année en 6 mois, seulement 3 greffes ont été faites.