La crise de la canne qui se déroule en ce moment entre les planteurs et les industriels de Tereos semble parfois difficile à comprendre. Les planteurs demandent, entre autres, la revalorisation de la tonne de canne à hauteur de 6 euros. Cet argent permettrait aux agriculteurs de payer une partie du processus pour acheminer la tonne de canne des champs à l’usine.
Le conflit entre agriculteurs et industriels, dans le cadre de la signature de la convention cannes, dure depuis quelques temps déjà. A l’issue d’une réunion qui s’est déroulée à la mi-journée, les blocages mis en place dans les usines depuis deux jours ont été levés, dans l’attente d’une nouvelle réunion programmée le jeudi 1er juin.
Les planteurs de cannes en colère ont commencé les manifestations il y a quelques jours. Le but de ces actions : la revalorisation du prix de la tonne de canne. Un prix qui n’aurait pas bougé depuis une trentaine d’années selon les planteurs. Les agriculteurs demandent une augmentation de 6 euros par tonne. Ce sujet devrait être discuté, ce jeudi 1 juin, durant la réunion du comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre (CPCS)
Parmi les demandes, les planteurs voudraient la transparence de Tereos notamment en ce qui concerne les 240 millions d’euros de chiffre d’affaires de l’entreprise.
Les syndicats d’agriculteurs demandent que la tonne de canne passe de 39 euros à 45 euros. Selon eux, les planteurs paient : 14 euros pour couper 1 tonne de canne, 10 euros pour le transport, près de 10 euros pour l’irrigation, 6 euros pour l’engrais, 5 euros pour le désherbant et le nettoyage : soit un total de 45 euros de dépenses pour une tonne de canne de la part des agriculteurs.
Cela sans compter les prix de l’entretien, des assurances, du bail, de l’impôt foncier ou du carburant. Ils sont tout de même soutenus par des fonds européens et régionaux, auxquels ils demandent à l’usinier d’apporter sa contribution.
La canne qui représente plus de 50 % de la superficie agricole de La Réunion coûte environ 80 euros par tonne pour l’industriel. Cependant, plus de 50 % de cette somme est payé par les aides de l’État et de l’Europe.
Sur les 80 euros que doit débourser l’industriel par tonne de canne, une fois les aides soutirées du prix initial, l’industriel ne paie que 33,35 euros.
De leur côté les planteurs sont payés 55,62 euros par l’industriel. Cela comprend le prix de la tonne de canne, les compléments industriels et la recette bagasse énergie.
Cependant, ces 55 euros ne comprennent pas les aides européennes que reçoivent les agriculteurs. De plus, le prix de la tonne de canne peut augmenter jusqu’à 80 euros la tonne si la richesse de la canne dépasse les 13,8.
Ces 80 euros sont sans compter les compléments industriels, la recette bagasse énergie et les aides perçues par les agriculteurs.
Pourtant, l’industriel en plus de faire 240 millions d’euros de chiffre d’affaires, bénéficie également 28 millions d’euros reversés à La Réunion par le gouvernement français.