Une réunion sous tension s’est tenue vendredi entre les services de l’État et les éleveurs. Après la décision du Conseil d’État de ne plus écarter La Réunion dans la lutte contre la leucose bovine.
En arrivant à la salle des Fêtes du 23e km à la Plaine des Cafres le vendredi 7 avril, la porte est close. La presse n’est pas conviée à cette réunion programmée, sauf si elle s’est infiltrée.
À l’intérieur, une quarantaine d’éleveurs bovins sont venus écouter les représentants de l’État, la Direction de l’agriculture et de la forêt de La Réunion (Daafà et les services vétérinaires, ainsi que la présidente de la Sicalait, Martha Mussard. Et, très vite, le ton monte.
Depuis l’annulation de l’arrêté ministériel par le Conseil d’État, La Réunion n’est plus exclue de la lutte contre la leucose bovine…
L’entrevue de vendredi devait amorcer la mise en place de la nouvelle réglementation et notamment aborder la question de l’abattage des animaux infectés…
Mais, au grand dam des éleveurs, ces problématiques sont loin d’être approfondies.
"Zot lé sur le développement lait. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, nou lé sur la maladie. C’est quoi le devenir de notre élevage demain ? Mi vien de sortir de l’orage en 2014 quand ma la perdu 24 vaches. Aujourd’hui, m’a fait un grand travail pour arriver à presque 80 têtes. Mi coné c’est quoi la conséquence de perdre un élevage", confie Laurent Boyer, éleveur bovin.
Jean-Paul Bègue, un autre éleveur, de poursuivre. "Il faut arrêter de noyer le poisson. Il faut enfin se mettre autour d’une table et dire que tout le monde travaille ensemble. Pour dire voilà, il y a la leucose à La Réunion, on va chercher le niveau d’infection et on va mettre un plan en place. Dans ces conditions, oui, on va travailler. Mais sinon, si c’est pour dire qu’il n’y a pas de problème, moi j’arrête".
La réunion aura duré plus de 2 heures, sans aboutir sur des mesures concrètes.
La presse n’étant pas invitée, nos questions sont restées sans réponse. Les langues se délieront peut-être plus facilement dans 6 ou 7 mois. À une période où la nouvelle réglementation devra être appliquée.