Ancien directeur de l’Assurance Maladie, et procureur près de la cour des comptes, Gilles Johanet intervient en direct dans le 12h30 d’Antenne Réunion.
Ancien directeur de l’assurance maladie, Gilles Johanet est désormais procureur auprès de la cour des comptes. Il y a quelques années, l’ancien directeur disait que le système français était loin d’être le meilleur du monde, contrairement à ce qu’on entend souvent. Il n’a pas changé d’avis.
"C’est l’un des meilleurs du monde en terme de qualité. Mais c’est aussi l’un des plus coûteux du monde. Ma question est de savoir si nous pouvons maîtriser les coûts."
En revanche, il revient sur ses propos tenus dans un article paru en 1999, dans lequel il disait que les assurés français étaient ceux qui payaient le plus pour être les moins bien remboursés.
"On est bien remboursés, mais avec une séparation importante entre les personnes qui sont en affection longue durée ; bien remboursés. Et les autres, la majorité, qui sont beaucoup moins bien remboursés. Cet écart s’accroît entre les deux populations : 9 millions, bien remboursés, et 55 millions, beaucoup moins malades, moins remboursés."
Le directeur de la CGSS de La Réunion, Christophe Madika, souligne que sans "Sans la Sécurité sociale, il y aurait une misère sur l’île". L’ancien directeur de l’assurance maladie abonde dans ce sens.
"Je crois que c’est vrai à La Réunion et dans de très nombreux départements français. La Sécurité sociale fait vivre une solidarité extraordinaire. Pas seulement entre malades et bien portants, qui est son objectif premier. Mais également entre riches et pauvres, car la cotisation est proportionnelle aux salaires (...). C’est un instrument de solidarité, il faut bien le reconnaître, bien meilleur que l’impôt."
Avec le déficit, l’assurance maladie est le premier "corps malade" de la Sécurité. Les chiffres sont encourageants mais les efforts sont insuffisants selon Gilles Johanet .
"Les efforts sont insuffisants, le déficit est toujours là, depuis 1989. 30 % de la population française qui, depuis sa naissance, n’a jamais connu que le déficit donc les efforts et les réformes doivent se poursuivre".